L'existence de cet album est un petit miracle en soi. En 2004, le groupe se sépare en grande partie à cause des problèmes psychiques de son leader (Timo Tolkki) qui a viré son chanteur et son batteur avec l'intention d'inclure sa fille dans le line-up. La raison aidant, le groupe se reforme et propose ce disque sensé représenté un nouveau départ grâce à un contrat juteux avec Sanctuary Records qu'il se doit d'honorer. Un disque éponyme est aussi synonyme de nouveau départ et le style du groupe est complètement renouvelé avec des morceaux plus simples et directs, quasi dénués des éléments néoclassiques ou symphoniques qui dérouteront les fidèles. Même si je ne considère pas Stratovarius comme un grand disque, je trouve que cet album contient de bons morceaux avec une dose de mélodie qui permette à l'auditeur de pas être complètement décontenancé par cette évolution qui devenait probablement nécessaire, le groupe ayant tout dit dans la sphère du speed metal mélodique qui de toute manière commence à laisser en ce milieu des années 2000. Si l'on regarde le verre à moitié vide, il est évident qu'on ne retrouve pas de morceaux qui permettent de rivaliser avec les classiques du groupe et l'album manque certainement de hargne et l'énergie pour faire vibrer les amateurs de speederies qui a fait le succès passé du groupe. Les retours mitigés de son public et la tournée catastrophique mettront un terme définitif à ce line-up avec le départ de Timo Tolkki. Il reste de ce naufrage, un ultime album qui mériterait - malgré ses imperfections - d'être réhabilité dans l'inconscient collectif.
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