Ça arrive parfois d’écouter le premier morceau d’un disque, et de se dire sans réfléchir : 10. Le deuxième : 10. Le 3…10. Bon ça va. J’ai compris. Voici, le joyau pop de miss Rushen. Que du velours. Du rythm and blues, mâté de funk au féminin, que du bonheur. La beauté des voix ; une qualité d’écriture au-dessus de la moyenne, des mélodies aux petits oignons. Que du bonheur ! Certains critiques, (qui veulent faire parler entre eux), opposent la face A, (plus dansante), à la face B, (plus introspective). Honnêtement, c’est pour enculer les mouches qu’y font ça. Prenez les deux faces. 

Forgets Me Not. Tube et classique. Repris, et repris, et repris encore par les DJ, les stars en mal de tubes, les starlettes qui veulent faire un jackpot sans forcer... Á mettre d’office dans le top 10 des meilleures ballades funky,  spécial années 80. Génial dans sa construction, et arrangé au plus simple. Simplicité apparente. Fausse. Tout ce qui empêcherait à la mélodie de monter au firmament du groove, a été écarté. Morceau d’école. Radio hit, dansant avec de la science dedans. Avec tous les clichés de l’époque, même le solo de sax au beau milieu (et oui !), et ça marche. Effet canon !


Et la partie de basse de I Was Tired Of Being Alone, elle me dit quelque chose, cette basse. Elle m’est familière ( ?) Je pense l’avoir entendu dans un de mes albums de rap de l’époque. Elle m'est familière...Cet album semble multi-samplé. Une vraie mine d'or. Jje crois que beaucoup l’ont entendu par ailleurs, sans même le savoir ; par boucles, samples, petits morceaux choisis, etc. Tout l’album inspire, et il y a à piocher dedans. Normal que tout le monde pioche, donc. Les chœurs me rappellent le style Motown, la soul, et certains tubes de MJ. Normal, c’est la même école. Et signe des temps, ça ne vieillit pas. Bon signe. Á par le son qui a évolué depuis, mais ça c’est normal.


Une guitare brésilienne ? Un conga afro-latin ? Ils sont timbrés ces américains. Ils osent tout. La douce voix soprano nous verse du suc sur les antennes. Pas de doute, elle était inspirée. Album magnétique, pour ne pas dire plus. Voix fragile, souple, maîtresse, et groove. Qui termine par un tour de piste, pour un détour latin, en voyage. Patrice nous entraîne dans un tableau tropical. Un tableau du Douanier Rousseau. Dans la jungle. La sauvagerie d’une danse latine,  nonchalante, suave. Voilà un instrumental rêvé qui s’appelle : Number One. Le bien nommé. Titre prémonitoire. Comme sorti du latin real book. Afro latin. Sûr.


Break Out ! Ça bouge ! Punaise. Yeahhh…ça balance, et ça me bouge. Sans insulter les oreilles, qui dansent. Aller-retour à la pop débridée d’époque. Luxe et pop. Le bonheur, je disais donc. If Only. Slow à l’émotion à fleur de peau. Comment ne pas mettre 10 ? Enfin un slow qui veut « dire » quelque chose. Á garder, conserver, et écouter tous les jours. Les claviers se font plus discrets, emmaillotés  dans une orchestration à copier/coller. Elle est quand même géniale cette fille. Plus elle simplifie, plus ça va en plein cœur. Straight from the heart. Comme par hasard, la solution était dans le titre de l’album. Á chaque morceau, on a l’impression que ça change, alors que c’est une synthèse assez abouti de la même recette. Tradition, modernisée, soul, harmonies jazzy, mais pas trop, rythmé dance-funk. Créatif, et commercial. Deux en un. Pop black. Ecrin pour sa voix, qui survole l’évènement. Et encore une fois,  une patte mélodique qui se passe de mots. Donc je disais, 10.


Remind Me. D’école. Beau. Tellement évident, que ça a l’air facile. Classique en puissance. Morceau que vont reprendre tous les groupes funky. J’ai remarqué que la funk, ça revient à la mode ces jours-ci, c’est bien. Beaucoup se contentent de l’académique cliché : Basse-batterie. Du funk d’amateur. Écoutez d’abord ça, les gars ! Comme disent les ricains : Watch and learn.


 Changements, modulation, ralentis…Petits soli de clavier, lumineux comme sur des chaussons de danse. Des secondes voix en or. N’en jetez plus. Stop talking.


(She Will) Take You down To Love.

Angie_Eklespri
10
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le 15 mars 2017

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