Stadium Arcadium par Liehd
On ne présente plus les Red Hot Chili Peppers, éternels sales gosses de la scène rock US option junkie déjantés, toujours prêts à se distinguer par de nouvelles frasques libidineuses, de nouveaux dérapages, de nouvelles fautes de goût crassement assumées et de nouvelles provocations d’ados en déshérence, tout comme on ne présente plus leur patte musicale unique, « un rien » cacophonique en période agressive tendance « boom shalka shlaka !» et incontestablement mélodique pendant leurs phases de « rédemption auditive »… Connaisseurs ou non, on ne peut d’ailleurs qu’avoir tous en tête le mythique morceau « Under The Bridge », qui fait depuis longtemps - à juste titre - partie des grands classiques incontournables de ces dernières décennies…
On aime, on déteste, qu’importe. Parce que ce Stadium Arcadium a, lui aussi, tout d’un grand, très grand album, tant il rayonne d’une surprenante maturité tout à l’honneur de Flee et de sa bande, comme s’ils avaient vieilli d’un coup ou s’étaient réveillés dans un monde soudain beaucoup plus jeune qu’eux.
Résultat : chaque morceau est ce qu’on appelle outre-atlantique une « masterpiece », rivalisant de maîtrise, d’inspiration et de créativité, avec un juste-ce-qu’il-faut de très légèrement passéiste dans l’utilisation de la guitare étonnamment rafraîchissant. Trop sage pour les fans de longue date (sans être jamais tout à fait lisse pour autant), indéniablement magnifique du premier au dernier morceau, il y avait bien longtemps qu’on n'avait eu un tel feu d’artifice sonore à ses mettre sous les oreilles. Mention spéciale, d’ailleurs, aux très nombreuses balades, stylées, automnales et nonchalantes ; si nonchalantes, en fait, qu’on devrait plutôt parler ici de « promenades »…
Un véritable régal qui se partage… En double album !