Dernier album, le plus intéressant depuis HOWL.

Le Black Rebel Motorcycle Club, après 15 ans d'existence, nous sort son 7ème album, après un Beat The Devil's Tatto, présentant un son très proche du premier opus du groupe.

Après le décès de Michael Been, (manager du groupe et père de Robert, bassiste du groupe), on pouvait s'attendre à un album au ton mélancolique, ce qui est le cas : Returning, Fire Walker, Lullaby, Sometimes The Light, Lose Yourself sont tous des morceaux principalement chantés par le fils de Michael, dont la voix s'améliore d'ailleurs grandement avec le temps. Les genres musicaux se mélangent, des influences toujours pop, shoegaze, rock alternatif, avec toujours comme marque de fabrique du groupe une basse au son et lignes énormes, accompagnée de guitares desquelles sortent des effets de drones, delays, reverb à fond, typicalement BRMC en somme.
Chacun des morceaux fait office d'épopée épique au ton triste, on peut y déceler un hommage au triste évènement frappant le groupe au festival de Pukkelpop en 2010 à travers les paroles.

L'album montre également un autre côté, plutôt mené par Peter Hayes, restant fidèle à un rock toujours puissant, voire encore plus puissant que d'habitude. Le trio commence d'abord par une reprise du groupe du défunt père de Robert, qui chante "Let the Day Begin", prouesse pour une reprise, grand hommage au groupe, tout en faisant sonner le morceau comme une vraie oeuvre du BRMC, du grand art, les guitares fusent dans tous les sens, beaucoup d'overdubs dans l'air, tout comme sur l'album en général, au son de guitare et guitare basse plutôt énorme, encore meilleur que sur leurs productions précédentes.

Alors que le début et fin de l'album est plutôt calme, sans grand morceau punk/rock, le milieu de celui ci vient surprendre l'auditeur avec des morceaux rocks quasi parchydermiques (dans le bon sens du terme) tellement la composition est intelligemment mené, les riffs de basse et de guitare sont lourds et puissants :
Dans Hate the Taste, une composition très simple mais efficace, la basse fait tout, Peter Hayes fait preuve de sa voix classiquement bluesy pour un rock/blues hypnotique et entraînant, Rival, impressionnant, matraque l'auditeur derrière la nuque, il s'agit du morceau le plus rock du groupe, suivi d'un Teenage Disease dans la même veine, très Stooges.

Le BRMC produit donc ici son denier et quasi meilleur album, les morceaux sont aussi beaux qu’énergiques, un album qui fait autant verser une larme que bouger son corps. Il est aussi le plus ambitieux depuis HOWL, avec une nouvelle direction assumée partiellement pour le groupe : les ballades psychédéliques, font apparaître plus de claviers, des guitares planantes et bourrées d'effets, mais toujours comme dans le BRMC, utilisés à bon escient.
Même si l'album a déjà trouvé ses détracteurs, haïssant l'orientation moins énergique du groupe sur cette dernière galette, c'est que probablement que ces derniers n'ont pas prit la peine d'écouter cette oeuvre grandiose à plusieurs reprises, pour en apprécier toute sa profondeur.