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Somewhere Under the Rainbow 1973 (Live) par XavierChan

Somewhere est le digne document témoignant de l'état mental de Neil Young à une période cruciale de sa carrière, aussi bien sur le plan esthétique (look de dealer louche, concerts donnés dans des salles qui le sont tout autant) que musical (présentation intégrale du chef d'oeuvre Tonight's the Night). On est bien moins à la fête que le récent live donné au Roxy, qui n'était pourtant pas bien joyeux non plus. Le Rainbow Theatre ouvre ses portes à Neil Young et ses Santa Monica Flyers, sorte de dream team prototype du Crazy Horse à venir, le son est dégueulasse, capté semble-t-il tout au fond de la salle par un micro recouvert de poussière et de tequila séchée, alors carburant du Loner, qui en manque ici pourtant cruellement. Il n'en fait pas pour autant un bootleg à foutre à la benne car si The Roxy a plus d'atouts en sa faveur d'un point de vue sonore, il est aussi beaucoup plus proche de Tonight's the Night tant les notes jouées semblent être à l'identique. Somewhere serait son pendant glauque et mal foutu.

Ici, tout le monde est plus bas que terre. En particulier Neil Young qui inflige à son public au dernier tiers du concert un Tonight's the Night Part II avec en toile de fond la douleur du deuil et ce coup de téléphone annonçant la mort de Bruce Berry. Et avant cela, un public aussi bien acquis que miné par des morceaux comme Mellow My Mind, Albuquerque ou encore Tired Eyes, tous aussi bien extraordinaires que de véritables sommets de rêves gâchés. Les "please take my advice" prennent une tournure encore plus forte, résonnent comme des courtes complaintes d'un troubadour torché rabâchant la même histoire à mesure que la soirée se poursuit. Et le combo Helpless (étiré comme pas possible) précédé un peu plus tôt par le beau Flying on the Ground is Wrong de résonner eux aussi comme des beaux moments intenses et mélancoliques. Disque pas jojo, mais alors pas du tout du tout, document vérité d'une star mondiale capable de se foutre en l'air pour l'amour de ses proches, Somewhere se résume bien à son titre : quelque part et nulle part à la fois.

XavierChan
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le 23 juil. 2023

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