Shields
7.3
Shields

Album de Grizzly Bear (2012)

Il y a deux ans, je n'arrêtais pas d'avoir dans la tête "Two Weeks". Forcément, quand c'est la musique d'une pub qui passe en boucle ça aide pas à se la dégager de la tête. Mais là, c'était une ritournelle fortement agréable au lieu des soupes qui peuvent coller à la boite cranienne. J'avais donc écouté le reste de l'album, et là, déception. C'est comme s'il y avait l'esprit d'une chanson de Two Weeks sans la production et sans l'émotion, à part 2 ou 3 chansons qui arrivaient à se démarquer d'un ensemble pas désagréable mais ennuyeux.

J'ai donc écouté Shields, juste en espérant trouver deux ou trois morceaux intéressants. Et là, je trouve un fillon d'or avec quelques pépites grosses comme un poing. Déjà, la première, "Sleeping Ute", chanson acéré, bluesy, sublimé par le chant un peu soul du chanteur, Edward Droste et des arrangements délicat. Le tout en gardant l'espirt folk. En gros ça bouillone, ça sent le souffre mais ça reste assez doux. La suivante "Speak In Rounds" reste intelligemment dans le même esprit.
Petite interlude avant d'arriver à "Yet Again", hymne pop qui sent la mélancolie à plein nez sans tomber dans la miévrerie grâce à ce son bien électrique qu'on ne connaissait pas avec Grizzly Bear.
L'album pendant quelques morceaux imprime clairement son esprit: du folk avec des architectures pop mais avec des inspirations blues et rock beaucoup plus affirmés que dans Veckatimest, comme si le groupe était plus sûr de ses forces. On a donc des chansons qui reste dans le même esprit mais avec des personnalités différentes, qui ne se répètent jamais.
Au moment où on se dit que l'album est dans tous les cas vraiment bon et plaisant, le dessert arrive. Dans "Sun In Your Eyes, on est là dans un mini-opéra, une odysée: ouverture maitrisé piano/voix/rythmique à la batterie. Le refrain sert de premier basculement, on entrevoit le drame, on retombe sur le corps de la chanson, mais ce n'est plus pareil, c'est plus déchiré, passionné, on sent une certaine tension. La chute, brutal puis le réveil vers l'explosion, explosion rock avec toujours, ce chant maitrisé et impressionnant quand il s'élève. Le tout donne 7 minutes de frissons où on arrête pas de se dire, "Putain, c'est beau".

Au final, dans cet album, on retrouve parfaitement le nom du goupe; on est face à un gros nounours qui sait montrer les griffres, au lieu de passer son temps à bouffer du miel.
Guytan
9
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le 24 oct. 2012

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