Rock and Roll Over
6.8
Rock and Roll Over

Album de KISS (1976)

Put your hand in my pocket, grab onto my rocket.

Après le succès de Destroyer on pouvait penser que KISS allait continuer dans sa lancée en proposant un album épique. Mais non ! Bob Ezrin n’étant pas présent pour ce nouvel opus, Paul Stanley et Gene Simmons décident de revenir aux sources en proposant un album plus classique. Si certains fans ont pu être déçu par l’album précédent, celui-ci risque de plaire aux fans des deux premiers. Le son y est bien plus simple, parfois un peu trop basique (par rapport au précédent) et même un peu débile, comme Dressed to Kill pouvait l’être. Sauf que cette fois-ci ça fonctionne très bien, même si selon moi l’album manque de véritables titres marquants, mis à part une seule exception mais je vais y revenir.
La pochette, très différente du style Conan-esque du précédent album, est franchement réussie. KISS a fait ici appel à Michael Doret, créateur entre autres du logo des New York Knicks et reviendra une trentaine d’années plus tard pour Sonic Boom. On y voit les quatre membres du groupe dignement représentés sous leurs formes iconiques : l’homme chat, le démon, le cosmonaute et l’enfant étoile. C’est efficace et facilement reconnaissable, j’aime bien !

Comme je le disais précédemment, l’album n’est malheureusement pas grandiose mais tout même sympathique.
I Want You, qui ouvre le bal avec son intro acoustique, est diablement efficace. Elle nous rappelle que KISS est un groupe de Hard Rock qui n’est pas là pour faire autre chose que baiser (oui parce que ça parle pas d’autre chose). Comme d’habitude Ace Frehley nous offre un solo de grande qualité. Finalement la chanson ressemble peut-être un peu trop à Black Diamond sans avoir la même intensité, mais peu importe.
Take Me ressemble à n’importe quelle autre chanson du début du groupe, c’est comme si on l’avait déjà entendue au moins trois ou quatre fois. Elle se laisse écouter avec le reste de l’album mais n’est pas spécialement remarquable.
Heureusement que Gene Simmons est là quand même, car Calling Dr. Love est de loin la meilleure chanson de l’album et peut-être même ma préférée du groupe tout entier. Avec son riff de guitare qui reste dans la tête mais surtout l’un des meilleurs solo d’Ace, font que Dr. Love reste inoubliable. Les paroles sont certes un peu bêtes mais c’est justement ce qui fait son charme, en particulier grâce aux harmonies féminines lors des refrains.
Ladies Room est une chance typique de KISS et de Simmons, on parle de cul et de groupie. Bon d’accord ça ne vole pas haut on est très loin d’un Requiem de Verdi mais d’une certaine manière le charme opère.
Par contre c’est Peter Criss qui surprend, en écrivant lui-même une chanson Baby Driver. Ce qui surprend le plus c’est le fait d’être à des lieues d’une balade nunuche comme Beth. Franchement j’oserais même dire que c’est l’une des chansons les plus solides de l’albums avec Dr. Love.
Pour Love ‘Em and Leave ‘Em on renoue avec le goût des fesses pour Simmons. C’est du même tonneau que Ladies Room en tout de même moins entrainant, mais pour je ne sais quelle raison ça fonctionne une fois de plus.
Je ne sais pas par contre si c’est une bonne chose pour Stanley de se faire appeler Mr. Speed. Bon je ne crois pas que ce soit pour cette raison… Si vous aimez les Rolling Stones, Paul Stanley fait tout pour se prendre pour Mick Jagger et étonnamment il y arrive plutôt bien. Il arrive à avoir ce côté nonchalant et prétentieux à la fois. Ce qui fonctionne le mieux sont les harmonies vocales, à croire que Paul et Gene sont doués pour ça. Ils n’ont franchement rien à envier à Mick et Keith. Ah oui et vous savez de quoi parle la chanson ? De cul bien entendu !
See You In Your Dreams est un morceau Pop qui rappelle aisément certaines chansons le l’album précédent, ce qui n’est pas une mauvaise chose loin de là. Le refrain est assez entêtant mais il n’y a pas de quoi fouetter un chat.
Mais voilà que le ton change avec Hard Luck Woman, une balade acoustique et très mélodique écrite par Paul Stanley pour Rod Stewart. Et ça s’entend ! Sauf qu’au final la chanson resta chez et Peter Criss fut logiquement désigné chanteur. Ce fut d’ailleurs un très bon choix, même s’il ne chante pas toujours juste Peter possède une voix rocailleuse et très différente des autres membres du groupe. Du coup il apporte une certaine fraicheur à l’album, comme souvent d’ailleurs. C’est sans doute la chanson qui sort le plus du lot étant donné à quel point elle est différente du reste.
Et nous voilà déjà à la fin mais Paul n’est pas prêt de se reposer grâce à Makin’ Love. Une chanson qui parle de cul et pas d’autre chose mais qui grâce à son côté Zeppelinien l’empêche d’être juste une chanson comme les autres.

Que retenir de Rock and Roll Over, pas grand-chose finalement mais pour une raison qui m’échappe encore je trouve qu’il fonctionne très bien. On ne s’ennuie pas un instant, les chansons s’enchainent sans déplaisir même si ce n’est pas le meilleur album du groupe et qu’il manque un peu de personnalité. En fait c’est pour moi ce que l’album Dressed to Kill aurait dû être, un simple album Hard Rock qui ne se prend pas la tête.

Créée

le 13 avr. 2014

Critique lue 410 fois

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Hairy_Cornflake

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3

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