C'EST DE LA WOMB, BÉBÉ.

C'est vite la foire au tirelipimpon sur le chihuahua dans les musiques dites "extrêmes". On échoue sur l'Île de la Tentation : aller vite, être excessif, beugler en oubliant l'essentiel : avoir un propos, une intention qui charpente l'ensemble. Je dois ressentir un réel besoin de s'exprimer avec les tripes, la nécessité d'expectorer une rage. Intellectualiser d'accord, mais point trop.

Merci.

Bisou.

Ceci étant posé, attaquons-nous (avant qu’il ne le fasse) au Retaliation de Vermim Wonb. Pour l'accueillir, l'écoute au casque s'impose sans négociation possible. Cela permet de se rapprocher au plus près du groupe, d'être confronté à la brutalité du trio, ou plutôt, à sa férocité. Cela va très très vite, quasiment tout le temps, et le travail de composition est assez effarant quand on entend tout ce qui est mis en œuvre pour maintenir une pression qui vous maintient collé au mur, en prenant soin de bien frotter votre tête contre le crépi. C'est le Festival du Blast, et à ce titre, se concentrer sur les parties du batteur procure un réel sentiment de fascination. Le grindcore s'amourache d'un esprit punkhardcore vif et concentré, caressé par des pétales d'un death crasseux.

Inconfortables, vicieux, pourris, ces 12 titres propulsés en 18 minutes et 50 secondes forment un bloc qui ne cherche pas à faire respirer l'auditeur. Aucune concession n'est faite, pas de mid-tempo pour donner un appel d'air. Juste une expérience sans pitié, oppressante et sale.

Le groupe de Denver (le Petit Dinosaure) nous mâche et nous recrache sans se retourner, et on vire maso pour le remercier.