Renaud
4.2
Renaud

Album de Renaud (2016)

Ses paroles percutantes et ses ballades rythmées ont bercé ma jeunesse et mon adolescence rebelle. Plus tard, d'autres albums plus nuancés ont accompagné bien des moments de ma vie. Plus de 30 ans que j'écoute le rebelle engagé, le bobo énervé, le vieil homme fatigué.


Si ses deux derniers albums (Boucan d'Enfer et Rouge sang) trouvaient encore grâce à mes oreilles, en dépit d'une voix fatiguée par les excès, je trouvais que sa plume avait déjà bien souffert des rafales de vent mauvais qui tourbillonnaient autour du blouson noir.


Avec ce dernier album, je m'émerveille encore de le voir parvenir à s'extirper de la tombe où les médias (et la dive bouteille) l'avaient enseveli. Il arbore cependant le teint du mort vivant. Malheureusement. Et ça s'entend. A croire qu'il s'est ôté les cordes vocales pour se les passer autour du cou. En dépit du travail mené en studio pour atténuer son articulation approximative, il subsiste un filet de voix bien amoché. Et j'ai bien de la peine pour lui...


Son album est en revanche accompagné de musiques qui collent parfaitement à son style. Que ce soit Renan Luce, dont j'apprécie le talent, ou bien ses compositeurs fidèles, ils se sont tous impliqués pour offrir aux fans de bien jolies ritournelles au timbre nostalgique. Ses rimes, marque de fabrique du bonhomme engagé ou plus sentimental, ne sont plus guère que l'ombre de leurs lettres. Que de redites, que de rimes faciles ! L'auteur nous avait habitué à plus subtil. Seule chanson dont le texte me semble encore à peu près bien tourné, "les mots". Les autres, dans l'ensemble, offrent des textes émoussés, comme la plume de l'artiste. On pourra encore frissonner à l'écoute de certaines complaintes sincères (Toujours debout, Héloïse) mais il faut reconnaître que la musique suscite davantage d’émotion que les paroles simplistes... ou la voix traînante du baladin esseulé.


A force de souffrir de bien des maux, malédiction d'une sensibilité exacerbée, Renaud a perdu les mots... et son encre diluée, devenue ancre, le maintient sous la surface par la chaîne de l'addiction.

Apostille
5
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le 16 avr. 2016

Critique lue 391 fois

6 j'aime

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