Rebel Yell
7.1
Rebel Yell

Album de Billy Idol (1983)

Fin 83 l'idole blonde platine est définitivement une star et la sortie de son nouvel album ne va faire qu'affirmer son statut. A peu de chose près ce disque est synonyme du on prend les mêmes et on recommence, mais qui en voudrait au trio Billy Idol, Steve Stevens et Keith Forsey vu leurs réussites précédentes. Les deux premiers hommes bossent de plus en plus comme une véritable paire, ils écrivent ensemble toutes les chansons ici présente, mis à part une où Billy est en solo et c'est d'ailleurs ma préférée mais on y est pas encore. Avec des gens qui travaillent aussi bien on peut se dire que du coup l'enregistrement c'est passé tranquille mais pas tant que ça. Le chanteur est en constante tension et baston avec sa maison de disque. On se doute bien qu'Idol est du genre têtu pour ne pas dire insupportable mais au moins il sait ce qu'il veut faire de son album mais Chrysalis n'est pas du même avis. Afin de mettre la pression et de forcer la prod' à l'écouter, le chanteur vole ses propres bandes et ne revient qu'au moment où ils cèdent enfin. D'après Forsey, ni Chysalis ni Billy ne savaient qu'il s'était trompé d'enregistrements, peu importe il aura tout de même.

Et continuons niveau anecdotes dont tout le monde s'en fout à part moi. Le titre du disque, Rebel Yell ne vient pas de nulle part. Alors il y a le côté Punk de Billy qui ressort, ce cri de rébellion. Mais non c'est pas du tout ça, enfin un peu. Keith Richards était à l'époque un gros buveur d'un certain bourbon au doux nom de Rebel Yell. Lors d'une fête avec le reste des Rolling Stones le petit blond remarque le nom inscrit sur la bouteille et demande à membres du groupe s'il avaient considéré d'utiliser le nom pour une chanson ou un album. Apparemment ils en avaient un peu rien à foutre mais Idol, c'est une parfaite opportunité pour lui. S'ils avaient su...


Voilà aussi un très bon exemple de pochette absolument iconique, même si elle est tout à fait banale. Billy Idol qui pose torse à poil, enfin pas trop poilu justement, dans la pénombre. Du noir. Du rouge. Classe et sobre quoi ! Alors j'avoue que j'ai une légère préférence pour la pochette intérieure, plus dark mais du même style. Ou encore celle du single pour la chanson titre, toujours dans le même genre. J'aime aussi beaucoup l'idée que les faces continuent d'être numérotées au lieu de A et B, et puis comme l'album est une suite au précédent ce sont les faces 3 et 4 pour rester original.


C'est Rebel Yell, la chanson titre, qui sert d'introduction et purée ça décoiffe. La voix du chanteur y est à son meilleur, ses graves sont chauds et il s'explose les cordes vocales avec ses nombreux cris. Mais c'est surtout Steve Stevens qui prouve qu'il est un Dieu qui mérite tellement plus qu'on parle de lui. Son intro à la guitare acoustique qui donne un son très original, son riff agressif tout du long mais surtout son foutu solo qui se termine au pistolet laser...non non littéralement au pistolet laser, un petit jouet collé sur l'un des micros de sa gratte. Le single sera un carton massif et mérité, aisément l'une des ses chansons les plus reconnaissables. Le clip sera diffusé en boucle sur MTV même s'il n'est pas si spécial que ça. Le groupe joue tout bêtement sur scène avec une foule en délire, dont Perri Lister la compagne du chanteur encore et toujours là.

Malheureusement Daytime Drama n'est pas une suite à la hauteur. Non loin de moi de dire que la chanson est nulle, parce que pas du tout. Mais mis à part l'instrumentation toujours au top et les synthés type jeux-vidéos, bah pas grand chose à se mettre sous la dent. C'est pas nulle mais c'est très certainement la moins bonne de tout l'album.

Tout le contraire d'Eyes Without A Face, deuxième single du disque mais surtout faut se le dire l'une des meilleures chansons de toute la carrière du chanteur. Passionné par les titres de films d'Horreur Idol s’inspire du film les Yeux Sans Visage de Georges Franju, qu'il utilise pour faire un parallèle à sa vie new-yorkaise, ses infidélités et sa relation amoureuse qui se dégrade. C'est du coup sa compagne qui se charge de chanter les parties en français, enfin juste le titre en français. On est loin de l'énergie folle de la chanson titre, là ça déconne plus entre les paroles tristounettes et le son bien plus dark, limite gothique en fait. C'est en particulier grâce la basse à Sal Cuevas, grand nom de la Salsa aux États-Unis, qui fait sortir le titre du lot et marque vraiment la mélodie. Jusqu'à l'arrivée de la guitare électrique bien plus agressive, accompagné d'un pseudo Rap du chanteur...je cite, c'était la mode à l'époque. Autre single, autre carton, autre matraquage du clip par MTV. Je l'aime bien je dois dire même s'il n'a rien de si spécial, c'est assez kitsch avec le visage flottant du chanteur et les clap-claps sur les fesses qui me font toujours autant rire. Par contre Idol n'a pas dû trop se marrer pendant le tournage, après trois jours quasi non-stop et à force de balancer de la fumée de partout et d'avoir les lumières en pleine tronche, ses lentilles se retrouvent littéralement fusionnées avec ses yeux.

On redécolle vers la stratosphère Rock avec Blue Highway. Je pense que c'est pas dans l'espace qu'on s’envole mais plutôt vers les délires de la drogue. On retourne au style de la chanson titre, d'une efficacité sans pareille, qui aurait avec une instrumentation plus classique tout à fait sa place sur un album de Brian Setzer ou de ses Stray Cats.

La tension sexuelle monte avec le troisième single Flesh For Fantasy. Et oh bon sang qu'est-ce que j'adorais cette chanson quand j'étais petit ! A tout jamais, pour moi il chante Fesses to Fesses, ça colle bien avec le fait que ce soit une chanson de cul. C'est à nouveau un carton monumental, un titre qui se reconnaît dès les premières notes de la basse et ses chœurs très virils. Son clip est très marqué par son époque, pleines de néons et de chorégraphies. En fait il me fait vachement penser à celui de Body Language de Queen, en un poil moins cuir cuir cuir moustache.

Bon je vais pas y aller par quatre chemins Catch My Fall est ma chanson préféré de l'album mais aussi de l'artiste tout court. C'est le quatrième et dernier single, malheureusement celui qui marchera le moins bien, entièrement écrit par Billy Idol sans l'aide de personne. Les paroles ne déconnent pas vraiment, je suppose que c'est autobiographique qu'il parle de sa dépendance à la drogue et aussi aux difficultés de la célébrité. Comme il le dit, si je venais à trébucher rattrapes-moi dans ma chute. C'est le parfait exemple du comment me faire adorer une chanson en deux secondes, entre la voix chaude et grave du chanteur, sa ligne de basse qui mène la danse tout du long mais surtout ce foutu saxophone...ah je suis amoureux ! Mais c'est aussi le clip, réalisé par David Mallet à nouveau, que j'apprécie le plus par rapport aux précédents. Billy alité, pas rasé et certainement en plein délire cocaïné, confronté à son double maquillé de noir et rouge.

Je ne serais pas aussi généreux en parlant de Crank Call. C'est loin d'être une mauvaise chanson, le jeu de Steve Stevens y est tout bonnement excellent. Il faut le dire, c'est pas facile de passer après tous ces tubes précédents. Mais voilà quoi si j'écoute l'album en entier je ne vais pas la zapper mais je ne pense pas l'écouter toute seule dans coin.

Je préfère sans hésiter (Do Not) Stand In The Shadows. Un autre titre au rythme soutenu, marqué par les guitares folle de Steve. C'est entêtant et ça donne envie de chanter le refrain sans s'arrêter, et pourtant c'est pas un titre spécialement connu.

L'album se conclue sur The Dead Next Door, une surprise très marquant. C'est à la base la face B du single Eyes Without A Face et c'est pas bête. Les deux pistes ont un ton pas spécialement rigolo et ça m'a vraiment marqué quand j'ai trouvé le 45 tours et que je ne connaissais pas l'album entier. Terminer sur ce ton dark et ses percussions oppressantes, après être passé derrière des titres pleins d'entrain c'est surprenant. C'est facilement l'une de mes chansons préférées de l'artiste et du disque tout court. Ça mérite un bon gros pouce levé !


Que dire de plus ? Je sais pas trop honnêtement.

Rebel Yell est souvent considéré comme le meilleur album de Billy Idol, c'est aisément compréhensible. Entre les nombreux singles fichtrement réussis qui plus est, les clips qui passent en boucle à la télévision, le succès était évident. Maaaaaaais vous le savez sans doute, ce n'est pas l'album que je préfère. Il y en deux en particulier qui passent au-dessus pour moi, deux très différents autant dans la période que dans le son. On y arrive bientôt, même plus tôt que vous le penser. Mais la vraie question est, est-ce que le prochain album aura le même succès ?

Hairy_Cornflake

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5

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