Random Access Memories par Phantom
Je ne sais pas si cette critique en sera réellement une. Plus un avis personnel découlant de cet album qui était très attendu (l'est toujours physiquement, prévu pour le 20 si je ne me trompe pas !).
Comme toute chose TRÈS attendu, il y a toujours ce revers de médaille qui à aussi son lot de soutien, parfois justifié, parfois pas vraiment. En effet, pour ma part, j'ai souvent et régulièrement était tenu informé sur cet album, des leaks, des éventuels magazines ayant reçu la galette et l'ayant écouté mais ne pouvant le partager.
Des extraits, des fakes et j'en passe. De quoi émuler la presse spécialisé (ou pas spécialisé d'ailleurs), générant donc du buzz et finissant par saouler bon nombre de personne. Teasant énormément, aussi, pouvant créer de potentielle déception. Qu'en est-il donc à l'heure ou notre duo français à décidé de mettre en streaming leur nouvel album ?
Je voudrais d'abord rapidement faire un petit point sur le buzz qui a d'ailleurs réveillé ma curiosité. Je ne suis pas un grand fan de Daft Punk, j'aime juste. Mais ils ne sont pas dans ma catégorie d'artiste dont je suis Fanboy, du coup j'ai moins de volonté à pardonner un album qui ne me plairait pas. Pire encore, de nature "anti-conformiste sur les bords" (#DaTrueRebellz (oui j'ose mettre des hashtags !)), vu le buzz autour du projet, ce n'est pas le plaisir de sucrer l'album qui manquait, mais... Je me rappel tout de même avoir bien apprécié certains morceaux des précédents albums. Du coup, je me force à rester neutre et ressort "Homework", "Discovery" et "Human after all" de leur dossier, met tout ça dans une petite playlist et enclenche le mode aléatoire.
Après plusieurs soirées d'écoutes, il en ressort : Daft Punk fait du Daft Punk (Captain Obvious !) mais, je trouve, change souvent de style. Entre ces trois albums il y a belle et bien des différences bien notable. Du coup, d'office, l'idée d'écouter leurs nouvelles albums m'intéresse toujours autant, mais d'une manière beaucoup plus neutre. En essayant plutôt de rentrer dans leur "monde", dans leurs "délires" plutôt que de me coincer dans ce qu'ils ont précédemment fait. Puis la série des "Collaborators" sur Youtube, avec la présentation des différents guests sur l'album est très intéressante et encense carrément le projet : Nile Rodgers, Gorgio Moroder, pour ne citer qu'eux, ce n'est pas rien.
En effet, ils ont pu être payer pour en parler d'une manière aussi "bonne". Mais il n'empêche que cela a encore plus attisé ma curiosité. Quel est donc cet album tant vanté ?!
J'ai donc décidé de l'écouter en oubliant le côté brute de "Homework", le style pop-electronique de "Discovery" ou encore le genre electro-rock de "Human after all" (ces dénominations, même trop limitatif ne tienne qu'à moi, désolé si je froisse des puristes lolilol). Même si dans l'ensemble et dans la finalité je trouve que ça se suit vraiment bien... Et que tout tiens de l'évolution et qu'en tant qu'artiste, on fait de la musique pour soit ou pour divers raisons auxquelles ont tiens, plus que pour "faire de la musique et vendre". Après coup, les critiques vis à vis des changements de direction artistique me semble injustifié. Chacun se renouvelle si il le désire, certains le font bien, d'autres moins. Mais dans l'ensemble des cas il y a cette touche Daft Punk que j'ai retrouvé. Et que j'ai apprécié.
En discutant de cet album, on m'as à juste titre parlé de "niais", même si c'était d'une manière plutôt critique. J'ai trouvé cela relativement vrai, mais ça semble plutôt être une volonté à la musique passé, fait avec amour, soucis du détail et bonne volonté. Une sorte d'Ode au passé, du coup quelque chose de volontaire mais d'assez bien construit. Les nombreux featuring sont bien trouvés, le parti prit sur le style et les sons des années 70 et 80 donne vraiment un charme à l'album.
Elle commence sur l'accrocheur "Give life back to music", entraînante et annonçant plutôt bien la couleur de l'album, malgré quelques titres plus lentes et moins groovy, faisant justement ces références au passé (du moins ça m'évoque cela). Notamment la suivante "The game of love" qui apaise le jeu mais malgré tout, touchante. "Giorgio by moroder" avec son monologue de Giorio himself vraiment excellente et progressif (j'adore les dernières minutes ! Même si j'aurais mis son monologue à part, ceci dit), qui retombe sur "Within" soutenu par Gonzales, suivi par "Instant crush" qui doit être la seule musique utilisant un vocoder écoutable et agréable de cette année !
"Lose yourself to dance" avec Pharrell et des aigus étonnamment bien maîtrisé qui colle parfaitement au style, une autres tracks entêtante que je chantonne souvent d'ailleurs. Suivi de "Touch" qui est pour moi, d'un point de vue de l'ambiance quelque chose de particulièrement fort et agréable, une de mes préférés.
"Get lucky" qu'on ne parlera plus hein, avec un début un poil plus longue que la version radio, mais qui en écoute avec l'album ce justifie tout a fait ! "Beyond", "Motherboard" et "Fragments of time" sont finalement dans la même veine que les tracks plus lente (et ce n'est pas négatif) : Un air assez nostalgique mais cela monte progressivement, avec l'accompagnement de Todd Edwards sur "Fragments of time" (chanteur sur Face To Face de Discovery) et de Panda Bear sur "Doin' it right", pour finir en beauté sur "Contact" avec DJ Falcon qui est certainement la track la plus marqué de la touche passé de "Daft Punk" de tout l'album.
Au final l'album n'est pas forcément un projet qui tends vers le côté "funky/ groovy", loin de là, comme je le disais plus haut, il y a des sons beaucoup plus nuancés, lente et nostalgique saupoudré de cette volonté de faire référence au passé, avec du nouveau. On ne dansera donc pas sur tout l'album, ce qui pourra d'ailleurs déplaire à beaucoup, mais l'ensemble tiens très bien et est extrêmement propre. Et mérite vraiment d'être écouter en tant que tel, sans forcément toujours faire des liens avec les précédents albums mais en tant que projet à part entière. Une fois dans le délire, la sauce prends quand même bien !
