Our names are Bangalter and Homem-Christo but everybody calls us... DAFT PUNK.

A mon tour de me lancer dans ma petite critique de Random Access Memories (RAM), plus de trois mois après sa sortie, et après avoir oublié l'effet de la déception. Tantôt commercial, tantôt génial, tantôt conservateur, tantôt révolutionnaire, tous les qualificatifs ont été utilisés pour décrire RAM. Il reste un album difficile à critiquer.

Il faut du recul pour juger un album de Daft Punk, chacun d'entre eux présentant un effet assez "brut''. Souvenons-nous de Discovery. Passé la déception originale de voir les Daft évoluer, il s'était révélé être l'un des albums les plus géniaux du siècle et les plus influents sur la musique dance.

Je crois bien que la même chose va se passer avec RAM. La tendance dans la dance depuis le début d'année est au retour du calme après les basses surpuissantes et tapageuses. Avicii et David Guetta n'ont qu'à bien se tenir, le danseur devient auditeur et amateur. Il veut de la finesse ; l'explosion de petits artistes comme Kavinsky ou plus récemment Klingande et Bakermat le prouve. Et cela Daft Punk l'a bien senti. Cet album arrive à point à un moment tournant pour la dance. Les saxos fusent, les chansons deviennent plus soft, plus longues. RAM est l'expression de ce changement. Très loin d'être commercial, RAM est précurseur. Une nouvelle fois, Daft Punk a frappé.

Venons-en à l'album en lui même. Efficace, doux, il consiste en un vrai ensemble. Les basses sont présentes sans êtres violentes. On danse comme on écoute à tête reposé. Les chansons ont un effet rétro largement atténué par un vocoder utilisé jusqu'à l'usure. Un côté funk, sympa, détendant. Tout ce dont on avait besoin.

Si on regarde l'album dans le détail, nous pouvons être plus dur. Les chansons sont souvent bonnes, aucune exceptionnelles. Give Life Back to Music a un fort effet retro et est trop sous-estimée à mon goût, moins dansante, plus soft, elle ouvre l'ambiance parfaitement. Elle fait même presque oublier the Game of Love. Gorgio by Moroder est quant à elle sur-estimée. Son aspect jouissif est vite effacé au profit de longueurs et répétition. Dommage mais il est intéressant d'avoir fait une chanson si longue. Within est plus feutrée, passe tanquillement tandis que Instant Crush s'annonce. De l'electro-rock très efficace avec Julian Casablancas en featuring. Très propre, elle monte en puissance. Daft Punk prend ses aises avec son nouveau style. L'enchaînement avec Lose Yourself to Dance est parfait. Ultra-dansante, jouissive, mon coup de coeurpeut se rapprocher du mégasingle Get Lucky. Si on passe outre ses paroles vulgaires et la déception de voir un Daft Punk pas au niveau espéré, cette dernière est très juste, joyeuse, rien à redire une fois de plus.

Je serais plus sévère sur Touch, longue et chiante à mon goût malgré quelques éléments. Daft Punk a tenté l'émotion avec les robots. Il le fallait mais c'est un échec. Elle s'emballe trop lentement, nous sommes déjà endormi. Beyond et Doing it Right sont efficaces, et dans une moindre mesure Fragments of Time et Motherboard même si tout cela manque de folie. On finit sur Contact assez incoyable bien que tout le potentiel exprimé n'est pas exprimé. Dommage.

En résumé, un bon 8 pour un album parfaitement approprié mais qui manque d'une chanson phare, d'une chanson exceptionnelle, voire révolutionnaire. L'ensemble est juste et travaillé et même si Daft Punk est devenu plus dansant, on ne peut qualifier RAM de commercial. L'album s'améliore avec le temps et qui sait si dans quelques années, je ne serai pas obligé de revoir ma copie pour le plébisciter entièrement ?
Thomas_Dekker
9
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le 10 août 2013

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Thomas_Dekker

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