Dream Theater sans Dream Theater

L'album étant sorti il y a quelques temps, on peut enfin donner son avis calmement sans les hordes de hargneux ou de fanboys prêts à soutenir leur avis qui vaut mieux que le tien parce qu'ils ont raison, évidemment.

Je ne suis pas un grand fan de Portnoy, loin de là. Je suis même plutôt hostile à ce que Dream Theater a pu m'offrir jusque là, à deux albums/exceptions près. Donc, autant dire que quand j'ai entendu parler de la réunion de Portnoy et Sherinian pour faire un album de prog metal, j'étais sceptique.
Puis, on me prévient tardivement qu'ils sont rejoints par Billy Sheehan et Ron Thal. Le projet commence à m'intriguer.
Enfin, le premier single sort, et là.. zbwouf, la grosse claque ! Le seul du line-up que je ne connaissais pas, Jeff Scott Soto, est un excellent vocaliste de hard rock qui est très complémentaire aux guitares de Bumblefoot !
Lalbum sort et il est très bon. Portnoy n'a pas été aussi intéressant depuis le premier album des Winery Dogs (avec Sheehan, d'ailleurs, coïncidence ? Non, le deuxième album pue.)!
Sherinian, dont je ne connais que très mal le travail, a un son exceptionnel qui s'adapte toujours à l'intensité de la musique, tantôt subtil, tantôt kitsch tantôt puissant.
Sheehan est un tueur, ses lignes de basses sont exceptionnelles et malgré tout, suffisamment discrète pour soutenir les compositions de manière efficace si on y prête pas trop l'oreille.
Bumblefoot est un guitariste exceptionnel pour qui tout semble un peu trop facile et qui apporte une patte très 80s à l'album.
Et Jeff, mon Jeffounet. Une voix sortie des années 80 avec une puissance et un grain très personnels.

Bref, un line-up de dingue, des compos bétons mais quelques bémols, faut pas déconner :
- le tout fait parfois trop technique, trop forcé, trop Dream Theateresque, en fait (j'ai en tête le passage très "proggy" qu'il y a dans god of the sun, certains soli de Bumblefoot et de Sherinian)
- un interlude instrumental d'une oseferie maximale
- un coming home très bon mais qui n'a rien à foutre sur cet album, rendez-là à Van Halen, il a besoin de bonnes compo !
- Opus Maximus ? Sérieusement ? Trop long, trop alambiqué, trop inintéressant à mon goût. Dommage que cette instrumentale clôture l'album.

En somme, une bonne surprise qui me donne envie d'écouter la suite !