Le projet très anticipé de l'entertainer multi-casquettes George “Joji” Miller sous un de ses nombreux pseudos, Pink Guy, illumine déjà 2017. Contrairement à son prédecesseur, Pink Season n'est pas intégralement produit par Joji, en effet il a fait appel à des producteurs confirmés comme Josh Pan, Ryanjacob et Holder.
Oscillant entre la parodie de rappeur soundcloud (I Have A Gun, Small Dick, I Do It For My Hood) et des morceaux très travaillés, l'ensemble du projet reste sur un degré 0 de prise de tête et d'humour. Les mots les plus prononcés de l'album sont pussy, sex et dick, ce qui est loin d'être surprenant quand on est un minimum familier avec l'esprit malade à l'origine de la chaîne la plus borderline de YouTube.
Certains morceaux ont d'ailleurs déjà eu droit à leur illustration en vidéo, come Dumplings, STFU, Furr ou l'énorme Pink Life. D'autres pistes comme Meme Machine ou Gays 4 Donald sont sorties avant l'album, mais impossible de s'en lasser malgré tout.
Si vous hésitez, peut-être que des titres comme Smd (pour Suck my dick), D I C C W E T T 1, Uber Pussy, Please Stop Calling Me Gay ou Hentai, tout simplement, peuvent vous convaincre d'enfin achever cette souffrance qu'est votre vie. Ce message est plus subtil que dans l'album Pink Guy (cf. Kill Yourself) mais à l'écoute de High School Blink193 je ressens le même vide interne.
On cerne par ailleurs une légère obsession avec les personnages de dessins animés (Dora the Explora, Goofy’s Trial qui est à mourir de rire ou Nickelodeon Girls, mon morceau préféré de l'album). Joji se fout de la gueule de Kanye (Be Inspired) et s'en prend à Young Thug (Another Earth) sans pression en copiant leurs instrus et leur flow avec succès.
Dans un bon quart de l'album il sort son ukulélé mais ne vous inquiétez pas les paroles sont toujours aussi infâmes (I Will Get a Vasectomy, Help) à l'exception de We Fall Again qui est peut-être le seul réel moment de respiration de tout le projet, fort appréciable vu que le reste du temps on est soit mort de rire soit beaucoup trop ambiancés (soit les deux).
35 morceaux pour 80 minutes de bordel rose incohérent mais tellement drôle et/ou efficace que je risque de revenir sur la moitié d'entre eux au moins jusqu'à la fin de l'hiver. Plus abouti que Pink Guy (l'album) qui m'avait fait ni chaud ni froid, Pink Season témoigne du bien être de Joji sur le plan créatif et augmente encore l'impatience que j'ai vis à vis de ses prochains projets.
Petit regret: l'absence de tueries comme Hood Rich et Teriyaki God qui avaient pourtant bel et bien leur place ici.
Longue vie à George Miller sans qui internet serait définitivement bien plus triste.