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Baptême du feu recommandé à tout le monde!

Pierced from Within reste maintenant bientôt 20 ans après sa sortie le pilier de son genre, un de mes albums préférés de death metal et même fait partie de ma dizaine de disques fétiches tous genres confondus, c'est vous dire l'ampleur du truc. Je vais tâcher d'expliquer pourquoi.


Le death metal, et plus encore son pendant "brutal", sont des musiques complexes, protéiformes, iconoclastes, et où bien souvent la virtuosité gratuite, l'inventivité, la brutalité inhérentes au style l'emportent sur toute autre velléité créative. Le génial groupe Suffocation, dont j'estime qu'il fait partie des 3-4 groupes du genre qui mériteraient vraiment de se faire connaitre au delà du cercle initié, ne tombe jamais dans ce piège. Incroyablement violente et foisonnante, sa musique reste tout le temps cohérente, remarquablement construite, hâlée d'un véritable amour pour la composition et l'expérimentation. Suffocation développe ses ambiances glauques ou frénétiques, ses rythmes tantôt groovy tantôt écrasants, dans une dizaine de morceaux devenus classiques.


Mais Pierced from within ne serait rien sans sa production monstrueuse, tout simplement une des meilleures que le genre pouvait espérer. Merci, ô grand maître Scott Burns. En fait, "Pierced from Within" mêle la qualité des compos de Breeding the Spawn, avec la prod dantesque que ce précédent opus aurait dû mériter. Tous les instruments se cognent, se questionnent et se répondent admirablement, entre les guitares hargneuses et granuleuses, appuyées par une basse puissante et rugissante qui part parfois dans des contrepoints inouïs. Le tout rythmé par la frappe hallucinante du surdoué Doug Bohn, batteur hyper inventif mais jamais bavard, ainsi que du growl reconnaissable entre mille de Frank Mullen. Son guttural effrayant, l'un des plus profonds et aggressifs du genre, est aussi rythmique et percutant qu'un flow d'un rappeur US.


Suffocation a l'intelligence de ne pas marteler son auditeur jusqu'à plus soif, et place astucieusement des passages moins soutenus, comme "Thrones of Blood" après l'éprouvant titre éponyme de l'album, ou encore le break "Synthetically Revived" qui amorce les deux derniers titres du CD, parmi les plus fucked-up de Suffocation.


Pierced from Within est une oeuvre fondamentale du metal extrême, mais il est aussi la fierté du genre envers le monde entier de la musique. Certes, tout comme pour le free-jazz ou l'electro harsh-noise, les sonorités du death metal ont de quoi rebuter pas mal de monde, y compris vous peut-être, mais ça veut pas dire que vous êtes plus bêtes qu'un autre. Cependant, j'invite tous les non-initiés à se pencher attentivement sur un titre comme "Depths of Depravity", qui est ce que l'on a fait de mieux en matière de composition, avec un sens de la montée de la tension parfait, depuis le grognement de la basse jusqu'au riff qui part dans tous les sens après 1mn d'introduction. Magistral.


C'est tout, mais alors tout sauf une musique de bourrins teubés. En fait c'est bien plus fin à écouter qu'un Slipknot de merde pour pré-ados émos pleurnichards qui veulent jouer les durs.

Biggus-Dickus
10
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le 30 juin 2014

Critique lue 185 fois

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Biggus Dickus

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