Piece of Tech

La Floride peut se vanter d’être à la fois le berceau du death metal, par le biais de Death, mais également d’un de ses sous genres: le death technique.

Oblivion voit le jour en 1984 à Sarasota, formé par Kelly Shaefer, rapidement rejoint par Steve Flynn, avant de se renommer R.A.V.A.G.E en 1985.
Sous ce nom ils enregistrent une démo la même année, Rotting In Hell, mais le manque d’argent leur permet d’enregistrer uniquement un morceau, le reste étant constitué de morceaux live.

Malgré la qualité médiocre de l’enregistrement, le groupe ne tarde pas à se faire remarquer.

On They Slay, seconde démo bénéficiant d'une production moins confuse confirmera davantage la première impression et leur permettra d’apparaitre sur le split Raging Death (aux côtés d’Xecutionner, devenu Obituary, et de Sadus) du jeune label Godly Records.

Le succès au rendez-vous, ils décident ensuite d’adopter définitivement le nom d’Atheist en 1988, avant de se rendre aux Morrisound Studios pour y enregistrer une premiere démo, Beyond, sous ce nouveau nom.
Jouissant dès lors d’une réputation dans le milieu underground et effectuant les 1eres parties de grands groupes (Death, Testament, Death Angel…).
Ils signent chez Mean Machine Records avant d’opter pour le label Anglais Active Records suite à la faillite du précédent.

Atheist est donc de retour aux Morrisound Studios, fin 88, pour leur premier album, Piece of Time, qui ne sortira qu’une année plus tard et qui ne sera distribué qu’en Europe par Active Records, Atheist devant passer par Metal Blade Records pour le marché Américain.

La complexité des compositions d’Atheist dépasse alors le cadre du death metal, et mixe des éléments de jazz fusion et de rock progressif à la rapidité et l’agressivité du death.
Le morceau éponyme commençant sur un clavier avant de partir fougueusement sur des riffs alambiqués de Shaefer et Burkey accompagnés par un couple rythmique de basse et batterie, avec notamment une basse très technique comme sur I Deny.

Les riffs s’entrecroisent, et déferlent au fil de la galette, laissant sur le carreau les guitaristes les plus chevronnés.

Shaeffer offre un chant agressif mais loin des standards de l’époque, le guttural est mis au placard et laisse la place à une voix perçante.

Bénéficiant d’une production limpide, chaque plan et chaque instrument sont ainsi mis en valeur.
L’album se clôture par le morceau No Truth, démarrant sur une intro progressive avant d’achever l’auditeur par sa maitrise technique, basse et batterie rageuses en avant.

Tandis que des groupes comme Death, Morbid Angel ou Obituary s’affairent à planter définitivement le trône deatheux Floridien avec, respectivement, leprosy (1988), Altar of Madness et Slowly We Rot (1989), Atheist déboule la pente adjacente en proposant un death singulier et avant-gardiste, loin de l’image gore du death metal de l’époque.

Piece of Time s’impose comme un incontournable du death technique, suivi quelques années plus tard par Death (Human) et Cynic (Focus), et par un second Atheist, Unquestionable Presence, amenant la technicité à un niveau supérieur.

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