Tous les deux ans, The Black Dahlia Murder pondent un nouvel album. C’est comme ça. Sept ans après leur création et donc deux années après le monstrueux Miasma, tout le monde attendait beaucoup de ce troisième opus des cinq bourrins de Detroit. Dès la vue du titre puis de la pochette signée Kristian Wåhlin (Dissection, Bathory, Emperor…), on se dit que ce Nocturnal va être très black metal, la voix de Trevor et certains passages de leur précédent CD ayant démontré que le groupe pouvait aisément faire du black/thrash tout à fait convenable. Notons donc le soin ultime apporté à ce nouvel album, un soin tout particulier en apparence sérieux mais qui cache une dérision des plus fendardes.


Le CD dans la platine et c’est la grosse claque. The Black Dahlia Murder s’est une nouvelle fois surpassé ! Prenant le meilleur de Miasma tout en l’empreignant d’une toute nouvelle touche moderne qui rend leur style désormais immuable, l’album est un summum du genre. Alors oui : la touche black metal n’est pas que sur la (monstrueuse) pochette, on la sent également dans de nombreux passages, discrètement mais de façon à en ressentir l’influence même mineure, mais surtout dans la voix de Trevor qui prend ici un malin plaisir à surjouer des aigus pour allier la parodie à l’hommage. Le résultat est époustouflant, propre, net, puissant, sans embellissements inutiles.


Dès les premières notes de "Everything Went Black", le ton est donné : ça sera brutal ou ne sera pas. À la fois mélodique et énergique, le rendu final est tout simplement magnifique, cette nouvelle influence glauque donnant une réelle dimension à la musique des Ricains amateurs de musique scandinave. Les soli sont désormais plus présents, plus rapides, plus précis, plus mémorables et plus maîtrisés. Je parle des soli mais ça n’est qu’un simple exemple : tout l’album possède ces adjectifs tant il frôle la perfection musicale à mes yeux.


Chant torturé aussi strident que tonitruant, guitares saccadées entre triple-croche aux riffs extraordinairement véloces, batterie du nouveau venu Shannon Lucas (échappé de All That Remains) infatigable donnant de sérieuses envies de bouger le teston tant elle est variée au même niveau que les grattes et de la basse qui accueille pour la première fois le tout nouveau Bart Williams, remplaçant quant à lui un David Lock absent (et c’est bien dommage). Avec ce Nocturnal, impossible de s’ennuyer, chaque titre étant clairement différent des autres tout en se rapportant à une ambiance unique qui les lie entre eux.


L’album-hommage (principalement à Jon Nödtveidt à ce que l’on dit) possède un petit bonus en la présence de l’un des morceaux-phares du disque, le bien nommé "What a Horrible Night to Have a Curse", titre de leur toute première démo. Et oui, les Black Dahlia s’amusent ; chose par ailleurs difficile à croire en écoutant le ton brutal donné à l’album ainsi que ses paroles malsaines au possible. Et pourtant…


Absolument rien n’est à jeter, chaque piste s’enchainant à la perfection avec la suivante, toutes mixées à la perfection par un certain monsieur Jason Suecof. Résultat : le tout est sublime, doté d’un son sans pareil. Tant d’éloges pour un groupe presque pompeux de At The Gates diront certains. Je n’en pensais pas moins, mais avec du recul on remarquera que ce troisième opus possède son identité propre, chaque membre apportant sa propre touche pour un rendu très personnel, original et fantastique.


Avec des titres mémorables comme "Deathmask Divine" dont le refrain ne peut que rester gravé en mémoire, "Climatic Degradation", "I Worship Only What You Bleed" ou encore le très glauque "Nocturnal" se terminant sur un sample du film semi-parodique Monster Squad : « …And then there will be no one to stop us ! », rien ne peut effectivement arrêter la machine de guerre. Sûrement un message adressé aux fans pour leur dire que TBDM allait continuer à nous en mettre plein la gueule !

MalevolentReviews
9

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Créée

le 8 nov. 2020

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