Il y aurait donc un Paradis ?

Attention, cet album est déprimant (mais p*tain qu'il est bon)

Le Black et moi, c'est toute une histoire... D'abord complètement rebuté par une technique qui se rapproche aux premiers abords à une joyeuse (ou pas) cacophonie, c'est tout à fait par hasard que je suis tombé sur Come Back de cet album New Bermuda, de Deafheaven, un "petit" (c'est toujours très péjoratif de dire ça je trouve) groupe de Black Metal arborant une approche experimentale dans ses compositions ce qui le sort complètement des sentiers battus du Black. On reste dans le Black, mais on ne peut le situer à côté de Behexen par exemple (j'en prends un au pif).

Cet album de Deafheaven est pour moi la preuve parfaite qu'il ne faut pas rester cantonné à des idées reçues. Beurk le Black c'est sale, sataniste, bordelique, et pour les héroïnomanes. Non.
New Bermuda aborde des thèmes pas très propres : la mort et le suicide en particulier. Bon rien d'original jusque là, on a le droit à ce registre dans tous les genres. Là ou Deafheaven prouve avec cet album qu'il se démarque -du genre, mais aussi en général- , c'est qu'il aborde ces thèmes d'une manière tout à fait apaisante, presque normale. Sérieusement, si je devais mourir avec de la musique dans les oreilles, je voudrais que ce soit sur cet album , et en particulier sur la chanson Gift For The Earth ,le titre veut tout dire.

Jamais New Bermuda n'est aggressif, violent, choquant. Je l'ai dit : Le groupe nous transporte dans l'au-delà avec une douceur que je trouve absolument inédite et incroyable. La voix claire et presque stridente (normal pour du Black me direz-vous) du chanteur George Clarke est maîtrisée à la perfection, en réécoutant ses chansons on arrive presque à comprendre ce qu'il dit (J'avoue que j'ai quand même du aller farfouiller les paroles sur internet pour tout comprendre). Vous l'aurez peut-être remarqué, mais l'album ne contient que 5 chansons qui durent chacune entre 8 et 10 minutes. C'est très long me direz-vous. Sur le papier oui, mais une fois la musique lancée, on découvre une composition musicale absolument hors-norme, qui pour chaque morceaux, nous transportera du début à la fin sans longueur, sans paresse et sans redite. Et ça c'est fort. De plus la transition entre chaque morceaux est présente, bien amenée et surtout bien maîtrisée.

Vous l'aurez compris, New Bermuda est pour moi l'album de 2015, mais aussi une -si ce n'est la- révélation de la scène black de ces dernières années. Je suis tombé amoureux de ce groupe, et il m'a motivé a aller fouiller plus en profondeur dans les différents groupes du genre. Si vous êtes un tant sois peu sensible a l'approche de la mort que les artistes peuvent avoir, mais à la mélancolie aussi, arrêtez ce que vous êtes en train de faire et lancez New Bermuda. Je finirais sur une citation de notre ami Richard Wagner qui colle parfaitement à cette oeuvre :

La musique commence là où s'arrête le pouvoir des mots.

Voici les 3 morceaux qui m'ont le plus marqués :
Gift For The Earth
Come Back
Brought To The Water