Mwandishi
7.7
Mwandishi

Album de Herbie Hancock (1971)

Point de départ de la trilogie extraterrestre

Qui c'est qui est parti profiter de sa lune de miel au Brésil avec sa chérie ? C'est Herbie.
Qui c'est qui, du coup arrive en retard aux nouvelles sessions de Miles Davis et se fera renvoyer (même si il reviendra en invité par la suite) ? C'est Herbiiiiiiiie.


Le musicien accuse le coup et décide d'aller de l'avant. Il faut dire que peu avant, Miles Davis vient de sortir coup sur coup In a silent way et Bitches Brew. Hancock qui a déjà été chez Davis sait que le bonhomme est lancé quasiment tel un satellite en orbite et qu'on ne l'arrêtera pas de sitôt. Et que lui, comme d'autres musiciens sont pris et emportés quasiment dans le sillage du rapide bolide métallique voué à sillonner l'espace. Spoutnik Davis.


Il n'est donc pas étonnant de voir Hancock aux commandes de son nouveau groupe, un sextet pour créer une trilogie totalement expérimentale. Cette fois, notre musicien délaisse le jazz-funk un temps pour créer une sorte de jazz d'avant-garde qui prendra des contours bien étranges. Mwandishi (terme venant du Swahili signifiant compositeur. Tout le sextet d'Herbie se dote de surnom swahili, chacun ayant une signification particulière (cf en dessous) et donnant un cachet assez mystique aux albums) reste pourtant le plus abordable des 3.


C'est dans son ensemble un jazz ambiant et abstrait aux 2/3 (qu'on croirait improvisé et en train de se faire devant nous), la première piste, Ostinato (suite for Angela --dédiée à l'activiste noire Angela Davis) se rapprochant plus, curieusement, de ce que fait Miles Davis dans Bitches Brew. C'est cette optique rythmée que va choisir par la suite le compositeur. Il ne faudrait pas dès lors délaisser les deux autres pistes, totalement planantes et assez proches et dont l'une déteint forcément sur l'autre. Qu'importe le flacon, pourvu qu'on ait l'ivresse...


===========


Lexique Swahili + instruments utilisés pour chaque membres.
(du moins pour cet album en ce qui concerne les instruments)


Herbie Hancock (Fender Rhodes Piano) : Mwandishi = Compositeur.
Eddie Henderson (trompette, hautbois) : Mganga = docteur, maître en conseil.
Bennie Maupin (Clarinette basse, flûte alto) : Mwile = Corps en grande forme.
Julian Priester (trombone) : Pepo Mtoto = L'enfant de l'esprit.
BusterWilliams (basse) : Mchezaji = Le joueur.
Billy Hart (batterie) : Jabali = la force.

Nio_Lynes
8
Écrit par

Cet utilisateur l'a également ajouté à ses listes Ma CD-thèque : Jazz et Chroniques Jazz / Jazz-rock / Jazz-funk...

Créée

le 6 avr. 2017

Critique lue 365 fois

8 j'aime

Nio_Lynes

Écrit par

Critique lue 365 fois

8

D'autres avis sur Mwandishi

Mwandishi
GnM
10

Mwandishi - Épisode 1 : Le Compositeur .

À mon grand étonnement , je constate que je n'avais encore jamais consacré une critique sur un album Jazz . C'est chose faite , avec ce sextuor électrique de Herbie Hancock . Cet album sera une série...

Par

le 9 déc. 2022

2 j'aime

Du même critique

Un grand voyage vers la nuit
Nio_Lynes
5

Demi voyage nocturne

C'est toujours frustrant de voir un film avec de grandes possibilités gâchées par plein de petites choses. Et en l'état, même s'il est rare que je me livre à l'exercice de la chronique négative, je...

le 20 févr. 2019

23 j'aime

6

Üdü Wüdü
Nio_Lynes
9

Cri barbare

Üdü Wüdü comme les deux albums qui suivent sont de nouvelles directions pour Magma qui cesse momentanément ses trilogies en cours. Le premier volet de Theusz Hamtaahk est par exemple fini dans son...

le 25 avr. 2017

21 j'aime

2

If I Could Only Remember My Name
Nio_Lynes
10

Musique au crépuscule

« Quelques jours après le début des répétitions, je passai par Novato pour rendre visite à David et Christine. Ils habitaient une grande maison de campagne avec Debbie Donovan et un certain...

le 28 août 2018

16 j'aime

24