Chaque année, la scène britannique nous livre une petite poignée d'artistes pop/soul, à échelle internationale - principalement européenne à vrai dire - afin de témoigner de la richesse musicale nationale dont bénéficient nos voisins d'outre-Manche. La cuvée 2010 inclut la jeune Roxanne Tataei, une petite métisse Jamaïco-Iranienne de 21ans, qui fait ses début avec ce premier album, sobrement intitulé Memoirs.
Le parcours de la jeune Rox suit un schéma plutôt classique; chant intensif à l'église, école de musique (The National Youth Music Theatre, un organisme qui aide les jeunes talents issus du monde du théâtre ou de la musique), l'amorce d'un groupe de Jazz en 2007, puis une pincée de chance qui la hissera hors de la masse.
S'il y a un élément qui ressort rapidement à l'écoute de Memoirs, c'est non seulement le charme de la voix mi-éraillée, mi-diva de son interprète, mais également l'assurance de l'organe en question. Pour une jeune fille de 21 ans, l'assurance constante qu'elle déploie le long de ce 12 titres est exemplaire. On sent qu'il y a certaine expérience derrière.
La production a été confiée entre autre à Commissioner Gordon (réputé pour ses travaux avec Lauryn Hill, Damian Marley ou KRS One) et au jeune anglais Al Shux (co-écrivain et producteur du fameux titre Empire State of Mind de Jay-Z), autrement dit entre de très bonnes mains. Et c'est peu dire! L'album débute avec l'excellent No Going Back et son groove imparable et entêtant, qui plonge l'auditeur directement au coeur de l'album. S'en suivent quelques tubes bien sentis comme le pétillant I Don't Belive ou le un peu mièvre, mais percutant single My Baby Left Me. Entre deux tubes on trouve quelques jolies ballades qui calment le jeu et d'autres plus quelconques. Comme pour faire honneur à ses racines Jamaïcaines, on retrouve également un Rocksteady dans le tas, qui comme son nom l'indique distille une ambiance Reggae et ponctue l'album d'une touche d'exotisme plutôt bienvenue.
Un peu trop de rigidité dans la forme et une direction artistique relativement prudente font de cet album une œuvre saisonnière et donc pas forcément indispensable. Toujours est-il qu'on ne peut que souligner certains aspects et détails particulièrement soignés, qui confèrent un charme indéniable à un disque qui aurait pu être un pur produit commercial, dénué de toute âme (vu la promotion massive mise en place). Un premier essai positif, qui laisse une porte ouverte sur un précieux talent.
