"La première fois que je t'ai vu, je n'ai pas réalisé..."

Black Sabbath souffle donc sa première bougie en cette année 1971 en offrant un troisième album à ses fans. Là encore, ça sera un carton plein, le seul gros défaut de ce disque étant sa durée : 34min29 précisément, incluant 2 instrumentales faisant surtout office d'intros pour les morceaux les suivants. A part ça, et ça sera une première pour ce groupe, rien à jeter.
Cela démarre cette fois par le sample d'une quinte de toux, avant que la guitare ne t'écrase contre le mur opposant les enceintes ("Sweet Leaf"). Cette fois, nulle question de menace diabolique, de guerre ou de destruction, c'est une ode à la fumette qui ouvre le bal. Plutôt couillu, mais cela clôt en quelque sort la trilogie de la drogue comprenant également "Behind The Wall Of Sleep" et "Hand Of Doom" des albums précédents. Nous verrons plus tard que c'était en fait davantage une tétralogie, d'ailleurs.
Vient ensuite une chanson aux paroles allant légèrement à contre courant des œuvres précédentes de Black Sabbath, vu qu'elle traite de Dieu ("After Forever"), et dit en substance qu'il faut arrêter de jouer les durs et avouer que l'on y croit. Après tout, c'est vrai que -même si leurs propos sont sombres- jamais un membre n'a accepté d'être résumé à des satanistes. Ils ne le sont absolument pas. Un des signes les plus probant étant le crucifix que chacun porte autour de leur cou (et qui avait été moulé par le père d'Ozzy).
Mais qu'on se rassure, la noirceur revient dans le giron du groupe dès le titre suivant ("Children Of The Grave"), qui, en quelque sorte, sonne l'alarme et dit qu'il faut arrêter nos conneries rapidement, sans quoi, la génération futur sera la dernière.
S'en suit "Lord Of This World", puis vient la première ballade de Black Sabbath. Décidément, cet album regorge de surprise, et c'est un Ozzy à la limite du chuchotement qui vient caresser les tympans. Les paroles sont poignantes, et parlent de rupture. A croire que dès que le Sab' veut parler amour, c'est l'angle négatif de la chose qui pointe.
C'est déjà fini avec "Into The Void", à l'intro reconnaissable de suite et au message guère réjouissant de nouveau. L'album fini, on ressent une frustration dû à sa longueur encore une fois réduite. Mais on se console vraiment en réalisant que la perfection a été frôlé de la première à la dernière note, et l'on se réjouit déjà de la suite. Qui ne sera pourtant plus jamais aussi parfaite.

Shubby
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le 23 oct. 2016

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