Magic
8.1
Magic

Album de November Növelet (2007)

Je ne sais pas qui se trouve derrière le projet November Növelet et pourtant j'éprouve les pires difficultés du monde à écrire une critique qui puisse vaguement retranscrire toute la grandeur de Magic.

Il ne s'agit pas ici pour eux d'écraser l'auditeur sous le poids d'une musique trop puissante et massive pour qu'il puisse lui résister, il ne s'agit pas de le façonner et de l'emporter à l'intérieur d'un son irrésistible comme cela peut être le cas pour d'autres excellents groupes comme Godspeed You! Black Emperor, il s'agit au contraire de le porter au moyen d'une musique qui se contente de distiller un son lent, mélodique mais quelque peu haché à même d'envahir l'espace et le temps par sa densité et sa beauté fascinante.

Oui, fascinante, car le son de Magic porte bien son nom : impossible de savoir ce qu'il illustre, car il vient d'ailleurs. Quelles images lui assigner, quelle ambiance lui associer ? Nul ne le sait, et pourtant il parvient à nous porter et à nous emmener ailleurs, peut-être là d'où il vient, un endroit inconnu auquel on ne peut accéder que par son biais.

Minimaliste, la musique de Növember Novelet l'est assurément. On est loin de la densité et du pessimisme des premières productions de Haus Arafna, tout comme on est loin des premières productions du groupe. Magic est un ovni, un objet venu d'ailleurs dont chaque note parvient à distiller une ambiance et un son à la fois léger et prenant, dense mais jamais écœurant par sa densité, une musique faite de contrastes et qui procède à ce mélange au moyen de l'usage intelligent d'une voix lente, posée et éthérée qui vient se fondre à l'intérieur d'un ensemble toujours synthétique, mais d'une densité et d'une chaleur anormalement humaine et douce, qui pourtant sait aussi se faire glaciale.

Une musique de contrastes, je l'ai dit, difficile à comprendre, à appréhender et à apprécier peut-être, mais qui se révèle pourtant être à la fois d'une puissance et d'une tranquillité, et surtout d'une beauté qui, si on la laisse faire, pourrait bien nous perdre.
EcceLex
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le 20 déc. 2011

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