Avis à tous les amoureux de musiques actuelles vous tenez entre vos oreilles un des plus chouettes live Rock'n'roll de tous les temps.
Naaaannn, tu déconnes !
Le sulfureux JLL au meilleur de sa forme et loin de ses errements country (chacun ses goûts !) y propulse le Rock à son sommet. Son style nourrira le futur et sera remis au gout du jour, magnifié dans les années 80 par le fabuleux Stray Cats de Brian Setzer.
Live At The Star-Club, Hamburg, 1964 est une perle, un album d’une petite quarantaine de minutes qui permet de s’immerger dans l’ambiance concert du « Killer ». L'incestueux Jerry, il est tombé amoureux de sa cousine qui avait 13 ans et il s’est marié avec elle, une espèce de négatif de Screamin Jay Hawkins y joue comme à son habitude vite et bien. C’est un énervé, un excité, une pile électrique, un secoueur de "bas ventre", un agitateur de braguettes ("Whole /Lotta Shakin' Goin' On" assez torride), un des premiers « Bad Boys » qui bien avant Hendrix mettra le feu à son piano lors d’un concert.


Bouge ton Boule...On n'a rien inventé...No ?
https://www.youtube.com/watch?v=1w_EqO0CmnQ


Sans maitrise la puissance n’est rien. Axiome vraiment caractéristique. Jerry lee transpire, étouffe et casse la baraque debout à côté ou sur son piano, matraquant les touches avec ses fesses, ses coudes, ses talons sans pour autant perdre le contrôle de sa voix ou de sa musique. Rien de tel que son Boogie Woogie puissant pour redonner sourire et énergie. Les grands standards de l’époque défilent mais deux tubes « Great Balls of fire » ou « Whole lotta shakin goin home » deviendront sa marque de fabrique.
Il donnera aussi des versions mémorables du « What i’d say » de Ray Charles (Give me one more time !), de « Hound Dog » ou de « Good golly Miss Molly » de Little Richard, autre grand « allumé » le précédent de peu.
A l’époque du green book et peu avant l’assassinat des grands leaders noirs Malcom X (65) et Martin Luther King (68) Elvis et Jerry Lee osent s’aventurer en terrain afro-américain par amour de la musique tout en se moquant des interdits, de la fracture raciale et culturelle. Ils sont tout de suite suivis par le jeune public blanc qui regarde les Noirs chanter et danser faisant de la vie une fête réjouissante. Eux aussi veulent s’éclater ! En revanche pour les musiciens noirs La musique qui coule en eux depuis toujours héritage des chants d'esclaves est une porte de sortie, un moyen de s’extraire des « ghettos » ou d’échapper au joug de la discrimination raciale.


Main mise sur le Rock qui vient du plus profond du cœur afro-américain par Elvis Presley, Jerry Lee Lewis, Eddie Cochran, Buddy Holly, Gene Vincent !
C'est sans compter sur Chuck Berry et Little Richard qui demeureront de beaux aiguillons noirs fichés profondément dans leurs culs tout blancs !


C’est ainsi qu’au milieu du bouillonnement des années 60 : assassinat de Kennedy en 63, naissance des communautés, de la contre culture hippie jusqu’en 70 (Woodstock 69), manifestation en 67 à Washington contre l'intervention américaine au Vietnam (une jeune manifestante s'approche de soldats équipés de fusils à baïonnette et s’oppose avec…une fleur), grande Marche sur Washington en 63 pour la cause des noirs qui réunit entre 200 000 et 300 000 personnes… le Rock mis en route dans les années 50 par Eddie Cochran, Gene Vincent, Elvis Presley ou Little Richard (certainement inspirant pour JLL) poursuit son bonhomme de chemin jusqu’en Europe, à ce prestigieux concert de Hambourg qui consacre une grande personnalité des musiques actuelles.

SombreLune
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le 27 janv. 2021

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