Oui, j'avoue, le jeu de mot du titre est facile. D'un autre côté, c'est rééllement la question que je me suis posée après avoir entendu le disque la première fois. Alors on relance la galette, en espérant avoir manqué quelque chose, et on nuance légèrement. Josh Homme ne s'est pas perdu, il erre où bon lui semble, volontairement.
Et ça fait déjà un bout de temps qu'il se ballade. Presque sept ans séparent ce ...Like Clokwork de Era Vulgaris qui si, certes, n'avait pas fait l'unanimité, avait au moins eu la bonne idée de renouveller quelque peu ce que faisait Queens Of The Stone Age, tout en gardant cet esprit profondément dérangé et ce côté Stoner qui plaît tant. Pendant ces six grosses années, notre ami s'est promené, que ce soit avec Them Crooked Vultures ou encore en tournant intensément avec le prétexte d'une réédition d'album. Il faut croire que six ans, finalement, ce n'était peut-être pas assez.
Et pourtant, ça commençait vraiment bien. Depuis des mois déjà, le groupe nous assome de teasing et distille les morceaux du disque au compte-goutte afin de faire monter la pression. Et ça marchait, ça a peut-être trop bien marché. Les deux premiers morceaux balancés par le groupe que sont My God Is The Sun et I Appear Missing sont des bombes atomiques qui ont fait la presque unanimité chez les fans. À partir de là, évidemment, tout le monde s'attendait à un disque fantastique, de la trempe d'un Songs For The Deaf. Et quand on écoute finalement le disque entier, on tombe de très haut. Car oui, les deux morceaux pré-cités font partie des rares moments vraiment exaltants de ...Like Clockwork. Entre temps, on nous promène entre un Stoner léger mais agréable (Keep Your Eyes Peeled), deux balades au piano complètement ratées et enfin, quatre ou cinq morceaux plus doux et catchys en milieu de disque qui font juste office de remplissage. Alors même si c'est agréable, ça reste du remplissage. On en vient presque à être finalement content (alors qu'on pestait au début) que l'album ne contienne que dix pistes.
Soyons clair, je n'ai rien contre un groupe qui décide de faire évoluer sa musique, c'est même quelque chose que j'encourage. Mais pour ça, le résultat doit être de qualité. Alors oui, la patte Queens Of The Stone Age reste bien présente, mais elle manque cruellement d'inspiration et reflète clairement l'activité de son leader de ces dernières années qui a touché à tout et qui le transcrit de manière peu habile dans ce disque. Et pour un disque qui se veut à moitié conceptuel, on en vient à chercher une unité, une cohérence entre les morceaux. Personnellement, je cherche toujours. Ce disque n'est pas un atrocité sans nom, ce n'est pas non plus un chef d'oeuvre ni même une galette de qualité, non, c'est juste une immense déception, et c'est la première réelle pour ma part venant du groupe. Alors forcément, ça fait très mal.
Il y a quelques temps, Josh Homme disait dans une interview qu'il pensait que son groupe avait suffisamment prouvé à leurs fans qu'ils faisaient de la bonne musique, qu'ils avaient pondu suffisamment de hits et qu'ils avaient suffisamment de reconnaissance pour se laisser une plus grande liberté artistique et aller où bon leur semblait. De toute façons, leurs fans les suivraient. Ce discours, que je trouvais déjà assez prétentieux, prend ici tout son sens. En espérant que la prochaine fois, l'envie lui prenne d'aller dans une direction où il trouvera plus d'inspiration.
