Que dire de plus ? Brel, Brel... Encore, et toujours vivant.....

Bonjour à tous,

Aujourd' hui, je tiens à faire la critique de cet album, qui ne connaît aucunes critiques, à ce jour. Pourtant, il a été un tournant, dans la carrière de Brel.

Désireux d'échapper à l'entreprise familiale de cartonnerie, Jacques Brel se veut chanteur et gagne Paris en 1953. Ses débuts sont plus que modestes, ses spectacles joués à la guitare, son attitude provinciale ne séduisent guère la capitale. Néanmoins, il persévère et s'entoure de fidèles compagnons (Pasquier, Rauber, Jouannest) qui l'aident à accoucher de son premier succès en 1956 : 'Quand on a que l'amour'. En 1959, le succès de l'album 'La valse à mille temps' propulse Jacques Brel sur le devant de la scène. Il ne triomphe pas seulement à l'Olympia mais dans le monde entier. Les succès s'enchaînent (' Ne me quitte pas', 'Les Bourgeois', 'Les Vieux'). Parvenu au sommet en 1966, il décide de mettre un terme à sa carrière de chanteur et de se consacrer au cinéma. Il sera tour à tour réalisateur (' Frantz' en 1971) et acteur (' Les Risques du métier', 'L' Emmerdeur'). En 1975, atteint d'un cancer, il part vivre loin... aux îles des Marquises......


Le "galérien des galas" abandonne sa carrière au sommet de sa gloire en 1966. Le Grand Jacques enflammait les salles, habitait ses personnages, gesticulait, suait... Ses spectacles étaient de véritables marathons. Rarement un chanteur aura exprimé ses rages et ses passions avec autant de sincérité et de gravité que Jacques Brel.

Mais que dire sur cet album ? Et bien, c' est un album fabuleux. La Valse à mille temps est le 4e album de Jacques Brel ; il est sorti en 1959. Sans titre à l'origine, l'album est désormais identifié par celui de la chanson qui ouvre le disque. Cet album a reçu le Prix Francis Carco de l'Académie du disque français.

Il opère un tournant, car Ce disque est une suite de classiques incontournables comme " la valse à mille temps ", " ne me quitte pas ", " les flamandes ", etc.... Petite précision, en ces années soixante où le marketing industriel n'a pas encore fait les ravages qu'on connait sur l'industrie discographique, les albums de Brel ne sont pas titrés. Le premier à l'être fut 67, l'album de 1967 justement. Usuellement, on leur donne le titre de leur première chanson... Et quelle première chanson, mes aïeux ! Rien de moins que Brel au sommet de sa théâtralité (ce qui n'est pas peu dire). Car, enfin, on ne le dira jamais assez, en plus d'être un vocaliste hors pair et un auteur/compositeur de génie, Brel était aussi - composante essentielle de son approche de la chanson - l'immense acteur incarnant la verve incomparable de sa plume. Et quand le texte a la force de " La valse à mille temps " et que les arrangements dramatiques de cordes en soulignent aussi bien l'ambiance, on obtient simplement un monument absolu de l'Histoire de la Musique, rien de moins.


Bref, étant entendu que la perfection n'est pas de ce monde et que "La valse à mille temps ", ou " Ne me quitte pas ", ne peuvent donc nullement prétendre l'atteindre, il est à noter qu'ils font tout de même fait partie de cette caste des rares oeuvres qui tutoient de si près le divin, qu'on peine à trouver quelque faille que ce soit.....

En somme, l'ensemble de la discographie de Jacques Brel aura été d'une admirable qualité sonore en CD, tous en stéréo, que ce soit du temps de la maison de disque Philips que celle de Barclay.
Je que j'apprécie de Jacques Brel, c'est qu'en sus de sa légendaire interprétation scénique, il a toujours soigné l'orchestration qui l'accompagne et là, cet enregistrement de 1959 est au top du top !!

Pour les amateurs de Jacques Brel, un disque incontournable avec quelques titres cultes. Après avoir redécouvert ce disque que j'avais usé dans son format vinyle dans ma jeunesse, je fredonne de nouveau " ne me quitte pas " ou " la vatlse à mille temps " toute la journée.

En 1959, Brel sort "La valse à 1000 temps". Et, Les tournées se succèdent à un rythme infernal, et le succès grandissant, il est engagé à la fin de l'année en tête d'affiche à Bobino en remplacement de Francis Lemarque. Le triomphe est au rendez-vous et les années 50 se terminent brillamment pour le chanteur belge. Après avoir longuement travaillé son chant et sa voix, Brel a laissé tomber sa guitare et chante désormais en maîtrisant totalement son art ainsi que sa forte personnalité.

En ce début d'année 1960, Charley Marouani devient l'impresario de Brel et organise pour lui d'innombrables récitals de l'URSS aux Etats-Unis en passant par le Moyen-Orient et la province française qu'il sillonne de part en part. Il mène alors une vie épuisante entre tournées, nuits blanches, conquêtes féminines, alcool, sans oublier le tabac.

A son accompagnement de scène, il ajoute cette fois l'accordéon de Jean Corti. Il remonte sur la scène de Bobino en janvier 61, et sort deux albums durant l'année.

Mais, c'est surtout son récital d'octobre 61 à l'Olympia qui reste un moment clé de toute sa carrière. Le 12 octobre, il remporte un triomphe sur la scène du music-hall parisien. Engagé pour remplacer Marlène Dietrich, il est consacré vedette de la chanson par le public mais également par la critique.

Suite à ce succès, Jacques Brel reprend les tournées à travers le monde et son rythme de vie ne cesse de s'accélérer. Cependant, dès cette époque, Jacques Brel évoque déjà l'idée d'arrêter la chanson.




Brel sortira d'autres albums de très grande qualité, il en avait d'ailleurs déjà quelques-uns à son actif, mais plus jamais au niveau où on le trouve ici : un Géant parmi les nains. Et le tournant, entre une forme très naive de chansons ( la dame patronesse, je t' aime, etc.... ) s' effacera devant un tout autre type de chansons ( Amsterdam, les bigotes, la fanette, etc.... ). Le fond reste le même, mais la forme, elle change.

Une voix un peu chevrotante, mais toujours juste, posée, et surtout bourrée d'émotion. Jacques Brel c'était du talent à l'état brut, un artiste hors du commun, qui nous manque....

La référence de la chanson française... Des vieux amants à Ne me quitte pas, ses chansons ont marqué toutes les générations. Acheter son intégrale est indispensable !

Cet homme est définitivement exceptionnel. Il a su écrire des textes incomparables, parfois doux, tendre (ne me quitte pas), ou plus énergiques (le port d'Amsterdam), enflammés voir endiablés (la valse à mille temps). Sans oublier son talent d'acteurs, mais surtout d'homme de scène où il n'avait pas son pareil pour transmettre des émotions et mettre toute son énergie. Vraiment à découvrir, sans le connaître, on ne peut pas comprendre la passion du chanteur compositeur.

Grand jacques, toi dont tous les textes étaient comme ciselés, toi qui accordait une telle importance à la musique, à la gestuelle sur scène, je suis heureux pour toi que tu sois si loin de ta terre natale; Tu ne pourrais reposer en paix ici si tu devais voir et entendre ce qu'on nous présente comme des chansons et qui me rappelle que, de façon prémonitoire, tu avais écrit "L'air de la bêtise". Heureusement, Tu as fait quelques émules qui tentent de porter haut le flambeau de la chanson française. Leurs efforts sont méritoires, je ne crois, pourtant pas, qu'un jour tu seras égalé, ou dépassé.....

chansons "coup de poing", sur cet album, qui vous coupe le souffle. C'est du grand, du très grand Jacques. Brel est l’un des artistes francophones dont le charisme et la personnalité brute, faite de paradoxes et de contradictions, incapable de la moindre concession, a marqué le 20ème siècle. Chanteur, poète, compositeur, il transcendait ses interprétations en vivant sur scène ses colères, ses amours, ou ses déceptions comme l’aurait fait un grand tragédien. Aucun mot n’est trop fort pour décrire ce que son corps dégingandé, aux bras interminables, son visage parfois déformé à force d’expressivité, peuvent encore aujourd’hui, faire éprouver aux nouvelles générations qui le découvriront. « L'enfance Qui peut nous dire quand ça finit Qui peut nous dire quand ça commence ». Je suis en pamoison devant ce chanteur.....

Sur ce, portez vous bien. Ecoutez le grand Jacques. Tcho. Et méfiez-vous de tout. Car on ne nous l' apprend pas.... @ +.
ClementLeroy
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le 17 mars 2015

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San  Bardamu

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Foolly
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