En 2004, on découvrait Akon avec son excellent tube « Locked Up » puis son album Trouble qui sera sacré multi-platine. C'était définitivement la révélation RnB de cette année-là, le succés s'amplifiant avec le second hit « Lonely » l'année suivante. Et depuis ce fut la débandade, pour ne pas dire l'overdose de collaborations et de participations aux nombreux albums Hip Hop et RnB du moment (Obie Trice, Notorious BIG, India.Arie, T-Pain, Booba,...). Etant en quelque sorte au point culminant de sa gloire et à la une des médias, il était donc temps pour lui de nous dévoiler son deuxième album solo. Konvicted, dérivé du nom de son label Konvict Muzik (slogan qu'il lâche au début de la plupart de ses morceaux), est donc le titre de ce nouveau projet.
Grâce à une voix unique que l'on est capable de reconnaître entre deux (justifiant de nombreuses sollicitations pour faire des refrains langoureux tel un Nate Dogg), qu'il mélange avec un rap/chant aux teintes africaines, voilà ce qui fait recette et la recette de son succès. On prend les mêmes ingrédients et on recommence pour ce disque sophomore. Avec comme premier single le jovial, délirant, dansant « Smack That » avec pour partenaire Eminem, Akon savait qu'il allait forcément faire parler de lui. D'une part parce que la popularité du rappeur de Détroit est internationale mais surtout parce qu'il se fait assez rare ces derniers temps et que c'est donc un bon moyen pour que les gens s'y penchent dessus. Au-delà de cette ambition marketing, il y a tout de même une réelle affinité entre les deux artistes, et les rumeurs courraient ces derniers temps sur sa possible signature sur Shady Records (ce qui n'est pas le cas pour l'instant). Outre ce grand nom du rap qui vient lui rendre visite, deux autres grands bonhommes du genre viennent poser quelques vers pendant qu'il pousse la chansonnette. Snoop Dogg sur le très RnBisé « I Wanna Love You » au refrain romantique que tout le monde pourra chantonner facilement (d'ou ce choix de deuxième single), c'est la version soft de « I Wanna Fuck You » qui figure Tha Blue Carpet Treatment de Snoop. Mais il y a aussi Styles P, avec lequel il avait déjà travaillé (sur le remix de « Locked Up »), ici pour un « Blow Away » qui baigne dans la même ambiance que leur précédente collaboration.
Bien qu'il ait un air de gentil chanteur sans problème, Akon n'a pas toujours traîné dans des affaires réglos. Il sait d'où il vient et ce qu'il a vécu avant de connaître une reconnaissance musicale. Et il relate justement souvent ses émotions fortes et ce qu'il a enduré dans ses chansons, comme c'est entre autre le cas de « Once In A While » (qui tournait déjà depuis un moment), ou encore de « Tired Of Runnin' » qu'il a écrit lorsqu'il était en prison. Sans oublier ses racines pour un touchant « Mama Africa » dans lequel il remet sur le devant de la scène sa terre natale et essaie de rendre les gens conscients des problèmes qu'a connu et connaît le continent Africain. S'occupant à lui tout seul de la production de cet opus, Akon prouve qu'il est avant tout un artiste complet écrivant des paroles sincères, tout en faisant bouger les gens sur des mélodies entraînantes. C'est surtout ce que l'on retient de cet opus qui est dans la même lignée que Trouble sauf que cette fois-ci Akon n'est plus l'inconnu qu'il était (puisqu'il est également devenu homme d'affaire depuis). Ayant récemment signé sur son label Chili (ex membre des TLC) et travaillant avec notamment Gwen Stefani, Akon n'est pas prêt de cesser de faire parler de lui.
