Pour beaucoup, Kiss Me Kiss Me Kiss Me sonne comme la consécration d'un groupe dont la réputation n'est plus à prouver. Pourquoi ? Parce que c'est la seule fois où Robert Smith et ses compères ont eu la gourmandise de pondre un double album (cela dit, le suivant, Disintegration, ne fait que 2 minutes de moins). De plus, il continue dans la lignée de The Head on the Door pour l'aspect pop, en retrouvant d'une certaine manière l'esprit de The Top, sorti 3 ans plus tôt. Explications...

A l'instar de The Top donc, cet opus des Cure présente un paysage musical d'une diversité assez terrassante. Si le disque baigne généralement dans une atmosphère amoureuse et ensoleillée avec des titres purement pop comme "Just Like Heaven" (qui dégage un agréable parfum de The Head on the Door) ou "Catch", le groupe s'essaye aussi à la funk ("Why Can't I Be You?", "Hot Hot Hot!!!") ou à d'autres expérimentations qui suintent la joie ("Icing Sugar", "Like Cockatoos", "Hey You!!!").

Et comme sur The Top, on retrouve une facette plus contemplative et mélancolique avec de magnifiques pièces comme "A Thousand Hours", "The Snakepit", "If Only Tonight We Could Sleep" ou encore "One More Time", qui compte parmi les plus beaux morceaux du groupe. Le titre qui se démarque nettement de l'ensemble est l'opening, "The Kiss". Tellement surprenant que je croyais m'être trompé de disque la première fois. Pédale wah-wah brûlante, clavier déchainé, rythmique implacable, l'ambiance n'est pas sans rappeler la période noire qu'incarnait Faith et autres Pornography.

Il se révèle également que Kiss Me Kiss Me Kiss Me est l'un des albums les plus intéressants de The Cure, au niveau des paroles. On retrouve un Robert Smith plus sentimental que jamais, tourmenté par un amour violent et idyllique à la fois. Coincé entre sérénité et crise estivale, le leader raconte tout, pour le plus grand bonheur de ses auditeurs.

On retiendra donc de ce septième rejeton une créativité débordante, beaucoup de nouvelles choses et de trouvailles intéressantes. On passera sur les deux morceaux un peu plus dispensables ("Torture", "How Beautiful You Are") pour se focaliser sur les points forts de l'album, qui donnent définitivement envie d'en entendre plus.
toothless
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le 30 janv. 2015

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