Kings of Metal
6.9
Kings of Metal

Album de Manowar (1988)

Pour commencer : C'est l'album avec lequel j'ai découvert Manowar, celui par lequel tout a commencé, du coup j'y suis très attaché, même si je sais bien que tout n'est pas parfait dedans


Cet album rassemble absolument tous les clichés qui entourent Manowar, et c'est pour ça que c'est génial !


Le premier titre, Wheels of Fire, démarre avec des bruits de gros moteurs parce que Manowar ne roulent pas en scooter. Ca va vite, ça ralentit jamais, c'est méga bas du front, ça aurait pu s'intégrer sans problème sur les deux premiers albums du groupe, et surtout, ça parle de Manowar et de route, comme toute bonne chanson de Manowar


Maintenant la chanson titre, Kings of Metal ! La question qui vient à l'esprit est évidemment "Mais de qui parle ce titre ?", et c'est une question pertinente : Qui sont les "kings of metal" dont il est question ici ? Est-ce Judas Priest ? Non, bien sûr que non, Judas Priest ont déjà un statut culte mais Painkiller n'est pas encore sorti. Iron Maiden, peut être ? Après tout, Seventh Son of a Seventh Son est paru il y a seulement quelques mois ! Non, pas eux non plus. Un petit indice qui mettra peut être la puce à l'oreille de certains : C'EST DE MANOWAR QUE CA PARLE PUTAIN ! Du coup, dans ce titre martial au possible (qui rappelle un peu Fighting the World n'est ce pas), Manowar nous expliquent en détail, au son des riffs les plus simples du monde, que c'est eux les vrais, et même que les autres sont jaloux que ça soit eux les vrais parce que les autres ne sont pas vrais, et les autres jouent, mais Manowar tue !


Mais qu'est ce qui leur a permis de se proclamer les "Kings of Metal", après tout, à Manowar (en dehors de leurs 5 précédents albums bien sûr, qui sont tous de petites bombes atomiques) ? Et bien, c'est notre jour de chance, car Eric Adams nous l'explique dans le titre suivant, Heart of Steel, une ballade puissante avec un joli piano, une jolie voix, et un SOLO DE LA MORT. Donc, revenons sur la raison de la prétention au titre de Kings of Metal : Eric nous le dit, Manowar sont nés Metal. Bon il faut être clair, le piano est un peu nul, mais bon le morceau reste prenant et remplit très bien son rôle de l'hymne des warriors qui ont un coeur au fond d'eux et qui ont besoin parfois de se retrouver entre warriors autour d'un feu en se racontant les souvenirs de leurs batailles contre les terribles légions de falses.


Bon, c'est bien beau tout ça, mais il se passe pas un truc un peu suspect là ? T'as rien remarqué, petit ? Ca fait déjà trois titres, et pas de solo de basse destructeur de mondes ? Ah ! Le moment est venu, avec une reprise du fameux "Flight of the Bumblebee". Cependant, l'ami Joey DeMaio ne saurait se contenter d'un simple "flight", et renomme donc la pièce en "STING of the Bumblebee". Du coup, dans l'espace de deux minutes et quarante-cinq secondes, le monde s'écroule sous les coups de 48733 notes (j'ai compté). Comme Joey est sympa, il laisse ses potes jouer une note de guitare et un coup de batterie par moments. Bon, en dehors de la démonstration technique de la mort, ce truc là a pas d'énorme intérêt, je trouve même dommage que ça soit moins le bordel que sur les solos des précédents albums (Black Arrows on t'oubliera jamais).


Aaah ! C'était bien ce solo quand même ! Mais avec toute ces notes, ton cerveau a peut-être un peu fondu, et t'as peut être déjà oublié qui sont les Kings of Metal. Point de crainte, petit homme ! La piste suivante, The Crown and the Ring, va te le rappeler de manière subtile ! Et par "subtile", j'entend "avec des orgues gigantesques et des choeurs d'un milliard de personnes qui hurlent 'ALONE WE ARE KINGS' " ! Hé, c'est moi qui a dit plus haut que Heart of Steel faisait office d'hymne ou je sais pas quoi ? Oubliez ça putain, l'hymne il est là ! Au tournoi des 7 nations de rugby (la septième nation étant Manowar), c'est ça que des stades entiers chanteront ! Ce morceau est tellement épique que ça en devient absurde putain ! La voix d'Eric est tellement magistrale qu'on ENTEND les regards jaloux des mecs du choeur qui voudraient tous recevoir une part d'ADN d'Eric pour absorber un peu de son pouvoir.


Kingdom Come c'est le passage un peu nul de l'album, il faut le reconnaitre. On dirait que Manowar avaient payé un peu trop d'heures d'avances aux choeurs du morceau d'avant, du coup fallait rentabiliser et ils ont écrit ce machin un peu plat vite fait pour l'enregistrer avec eux. (Mais bon ils ont quand même pensé à rappeler qu'ils avaient un royaume vu que c'est les Kings of Metal)


Alors à ce moment là, si tu as un peu de chance (et l'édition asiatique de l'album), tu évites Pleasure Slave, le titre VRAIMENT gras (même pour Manowar, c'est dire), qui s'ouvre délicatement avec le bruit de jeunes femmes très contentes d'être là. Ce titre ravira tous nos amis les féministes, avec ses paroles au bon goût certain : "Woman be my slave, that's your reason to live". Du pur génie. Bon en dehors de ça le titre est loin d'être ouf hein.


Mais qu'importe, cet écart sera vite oublié, puisque dès les premières notes de l'intro, Hail and Kill déboitera les machoires de tous ceux qui se tiendront à moins de 5km des enceintes qui jouent l'album. Huh... Euh... l'intro ? Quelle intro ? J'ai parlé d'une intro ? Désolé, je l'ai déjà oubliée, vu qu'après l'intro, LE MORCEAU EST UNE TUERIE MONSTRUEUSE A 700 A L'HEURE ! Tout va vite, plus de pause, les pauses c'est pour les tapettes ! Eric a remplacé ses cordes vocales par du fil barbelé et ne peut plus s'arrêter de hurler ! Au fait, c'est Manowar les Kings of Metal, t'avais oublié hein, vu que ça faisait au moins UN titre qu'ils l'avaient pas dit ! Bon à un moment y'a quand même une petite pause mais même la pause est légendaire dans ce morceau.


En parlant de pause, là voilà, la vraie pause. Pendant The Warrior's Prayer, Manowar arrêtent enfin de nous rappeler qu'ils sont les Kings of Metal. La raison ? Elle est simple : ce n'est plus eux, mais le grand père qui nous manquait pendant notre enfance qui nous le dit, putain ! Papy raconte une histoire à son petit fils. Laquelle ? Alice au Pays de Merveilles ? Le Petit Poucet ? Papy encule ces trucs mainstreams, et décide de raconter au gamin l'histoire de la fois où il se promenait, et soudain, MANOWAR sont arrivés à cheval et ont défoncé les armées de falses du monde entier à eux tous seuls, en ont converti un paquet à la cause true, et on hurlé à travers les collines la prière du guerrier (que tout Manowarrior qui se respecte se doit de connaitre). L'histoire se termine de façon inattendue : le petit fait l'erreur de demander "Mais qui étaient ces 4 cavaliers ?", et là, la réponse, on ne l'attend pas, mais comme le dit ce bon vieux Julien Lepers, je suis sûr que vous l'avez ! Et oui, surprise, le grand père répond au gamin (quel suspense) : THEY WERE THE METAL KINGS !


Et c'est ainsi que commence le titre final de l'album, Blood of the Kings ! Attendez, comment ? Depuis le début, Manowar sont les Kings of Metal, et maintenant il va falloir verser le sang des rois ? Pas d'inquiétude ! Seulement celui des autres rois, ils ont pensé à tout ! Le morceau fait exploser la jauge d'épiquité (?) de l'album, la puissance du titre est toujours inégalée à ce jour. Eric appelle tous les Manowarriors du monde (même les suisses putain) à se joindre à lui dans le combat final contre les falses, et à l'écoute de ce titre, comment lui résister ?
Le morceau se finit dans un bordel d'instruments dont seul Manowar a le secret, un mélange de cordes qui cassent, de larsens, d'amplis qui poussent leurs derniers soupirs, de batterie mourant sous les coups, jusqu'à la technique secrète du groupe que nous appelleront le TBDIC, a.k.a "Tout Bruit Doit Immédiatement Cesser", qui consiste à arrêter tout le monde précisément au même moment comme par magie dans cette apocalypse sonore.


En bref, j'adore cet album malgré ses nombreux points faibles, c'est un peu un grand condensé de ce que fut, est, et sera Manowar. L'album idéal pour découvrir le groupe.

CraneAncestral
8
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le 18 sept. 2016

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CraneAncestral

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