Rupture totale, projet brillant et décalé !
Mais comment ont fait Smith et ses potes pour survivre après Pornography ?
La réponse est dans Japanese Whispers bien sûr. Sélection de singles pas vraiment pris au sérieux par Smith lui-même au départ. C'est vrai qu'avec des sons de synthé si drôles sur Let's go to bed, premier titre rafraichissant, on pense a un projet musical "comique". Surtout après la trilogie glacée extrêmement rigoureuse et sombre à laquelle s'est adonnée le groupe les années précédentes (80-82)...
Tubes sucrés comme The Cure n'en avait pas encore sortit depuis leurs débuts, The Dream, The Walk, Let's go to bed, des chansons impensables après ce qu'ils nous on fait "subir" (dans le bon sens du terme évidemment) auparavant. La transition est brutale, pas de fondu possible. Ou alors très peu, lors de deux morceaux distincts : Just One Kiss et Lament, des chansons qui auraient pu figurer sur un Seventeen Seconds ou un Faith, de part leur profondeur romantique et leur ton plus mélancolique. Le pire dans tout ça, c'est qu'elles fusionnent parfaitement avec le reste, plus foufou que jamais. Si bien qu'on dirait que Japanese Whispers a été pensé comme un véritable album.
Mais il n'en est rien, ce disque est bel et bien une compil. Une compil avec autant de morceaux que sur les autres albums, une compil d'aussi bonne qualité que le reste de la discographie de The Cure. Une compil qui te fait du bien, qui s'écoute en secouant la tête de haut en bas, sur les rythmes frénétiques de The Upstairs Room, une compil qui te fait danser avec entrain et de façon burlesque sur la géniale The Lovecats.
Une compil indispensable en somme. Le genre de compil qui te fait découvrir une nouvelle facette de ton groupe fétiche. Enfin sortit des abîmes profondes et infernales de la trilogie glacée qu'on formé les trois albums précédents, The Cure peut enfin sortir des projets musicaux plus joyeux, et le meilleur reste à venir...