Inferno
7.4
Inferno

Album de Motörhead (2004)

Inferno ce n'est pas que le premier album que j'ai écouté de Motörhead. C'est aussi mon premier album métallique. Quand sort l'album, j'ai une dizaine d'années et c'est mon paternel qui ramène l'album à la maison. Bien sûr, j'avais déjà dû entendre par ici le fameux "Ace of Spades" mais autant vous dire qu'à l'époque, Motörhead, je n'y connais rien. Si. Je sais que c'est du metal. Ouf, l'honneur est sauf. Seul dans l'appartement vide, je m'essaye à la découverte d'autres genres musicaux que le rock pépère des 60's dans lequel je baignais jusqu'alors. Je lance l'album...
Terminal Show entame l'album du bon pied et impose son rythme, bientôt suivi par Killers. La sueur, les grosses guitare, la violence, la brutalité, c'en est bestial, agressif, et, par dessus, une voix... tout droit sortie d'une caverne des temps préhistoriques. Bienvenue dans le monde du metal. Oui et non. Je le découvrirai plus tard, mais cet album c'est une autre facette de Motörhead. Ce n'est plus l'âge d'or du fameux "Ace of Spades". Résolument plus lourd, plus metal. Bref, je prends, en l'espace de 10 minutes, l'une des plus grosses claques de ma vie, et c'est une révélation. Aujourd'hui encore, Inferno est encore l'un de mes albums préférés de Motörhead lorsque l'on parle de la "génération actuelle" de Motörhead, avec Lemmy, la constante, Phil Campbell à la guitare et Mickey Dee à la batterie. Mais Inferno, en tant qu'album, c'est aussi un hommage. Un hommage à l'un des bassistes les plus reconnus de son temps, John Entwistle, décédé deux années plus tôt. On se va pas comparer les jeux de basse de Lemmy et Entwistle, mais c'est tout de même important à noter.
Bref, cet album, le 17e du trio britannique, est aussi l'album du 30e anniversaire d’existence du groupe.


En détail, Inferno est un album couillu, burné, représentatif de ce qu'est et a toujours été Motörhead. Quelque part entre le heavy, le punk et le rock'n'roll. On retrouve donc des morceaux surpuissants comme Terminal Show ou Fight, sans concession, brut de décoffrage. Ça fait du bien après les albums relativement décevants qui terminaient la décennie 90 et débutaient le nouveau millénaire. "Life's a Bitch", qu'on s'écouterait bien sur les plages californienne, plus "danceable" que les morceaux habituellement servis ou "Whorehouse Blues" viennent compléter un panel appréciable. Pendant 48 minutes, on enchaîne donc le sale, le gras, le lourd. Tout en maîtrise. Le rythme ne faibli que pour ce dernier morceau de blues clôturant l'album, sinon, le mur de son est bien là, entre la basse qui fait vibrer l'intégralité de la cage thoracique et les solos parfois suraigus (mentions spéciales à Terminal Show et Down on Me sur lesquelles Steve Vai vient prêter main forte au trio).
Cependant, l'album n'est pas parfait du début à la fin. En effet, si les premiers morceaux décoiffent, si les envolées sont là jusqu'à Down on Me, c'est à peu prêt à partir de là que l'album essouffle (en retirant Fight du lot, une sacré paire de couilles posées sur la table). Le tempo ralentit et la magie n'opère plus. Dommage...


Mais il faut dire qu'en 2004, cet album fait un bien fou. On y retrouve un Lemmy au top et un Motörhead à nouveau puissant et dévastateur. Inferno, c'est un bonne virée en enfers avec le légendaire trio britannique qui va, à partir de là reprendre sa marche en avant. Si cet album, d'un point de vue général est bon, voire très bon, il souffre de ses quelques lacunes (à mon sens sa baisse de régime en fin d'album) qui ne lui permettent pas d'égaler son âge d'or des années 79-85. Cependant, il reste un album à écouter pour tout fan Motörheadien qui se respecte, ou simplement de metal sévèrement burné.


A écouter : Terminal Show, Killers, Down on Me.

Créée

le 25 mars 2015

Critique lue 610 fois

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