Have We Met
6.7
Have We Met

Album de Destroyer (2020)

Destroyer ? Qu'est ce que c'est ? Un groupe ? Dan Bejar, le songwriter et chanteur de Vancouver ? Voici donc encore un groupe (pour simplifier cette question existentielle puisque je ne sais rien de leur processus de création) important dont la notoriété a vraiment du mal à passer nos frontières. Chez eux, au Canada, leur succès est indéniable. Chez nous, Destroyer, c'est un public vraiment confidentiel en regard d'une énorme carrière, et d'un art peu commun d'enchaîner les albums excellents,
Je ne vais pas faire ici une rétrospective, mais si vous venez de découvrir cet album et que vous l'appréciez, écoutez donc juste le précédent, Ken, et vous comprendrez !
Have We Met peut difficilement être classé dans les catégories musicales qui ont cours de nos jours. Je ne vais pas y aller par quatre chemins, c'est de la New Wave, comme en faisaient les meilleurs artistes du genre dans les années 80 (je parle ici -tout en étant conscient de la diversité des courants et sensibilités de ceux que je mentionne-, de Cure, Joy Division, Simple Minds, U2, New Order, Talking Heads, The Smiths, Depeche Mode etc...), le tout en reussissant l'exploit de sonner très actuel. Clairement, le résultat est un cran nettement au dessus d'Interpol ou même d'Editors si je cherche des références contemporaines.
Même si l'appartenance à la musique des années 80 est claire pour toute personne ayant connu cette époque (aïe, voilà qui ne me rajeunit pas !) on est très loin d'un simple copié-collé des groupes de l'époque.
Have We Met est un des albums que j'écoute le plus en ce début 2020 et je ne m'en lasse pas. D'abord pour la qualité de ses mélodies, pour ses ambiances dramatiques incroyables, pour la bizarrerie des textes parfois à la limite de la folie, pour la voix presque punk, distanciée, désabusé et ironique de l'homme en noir, Dan Bejar.
Kinda Dark ou Cue Synthesizer sont l'illustration parfaite de l'esprit de ce disque, mais aucun titre n'est à la traîne. Les synthétiseurs sont omniprésents, mais ils tissent des textures et des ambiances vraiment subtiles. Les guitares sont toujours là, comme en ambuscade, prêtes à surgir pour exacerber les moments de tension, quant à la section rythmique, elle est juste irréprochable.
Dès l'ouverture on est happé par Crimson Tide et son narrateur fortement perturbé, pour ne pas dire dévasté, et on plonge très facilement dans la suite de l'album. Si les textes sont principalement sombres et bizarres , la musique offre bien souvent des contrepoints lumineux, si bien que jamais l'ambiance n'est déprimante. A Light Travels Through The Catwalk était un des titre majeurs du précédent album Ken. Son esprit est également présent sur celui-ci.

Kabloona
10
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le 9 mai 2020

Critique lue 122 fois

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