De retour avec Nicholas Hooper pour un opus assez … controversé (pour ne pas dire à chier) d’Harry Potter, l’épisode du Prince de Sang-Mêlé. La Bo du 5 présentait des faiblesses assez apparentes quant à son manque d’ampleur (alors que pourtant les évènements avaient tout pour en donner), le 6 ne rectifie pas vraiment le tir …

On retrouve les mêmes tares que la précédente, avec certaines qui ont nettement été amplifiées ^^. Le côté niais de certains morceaux, extrêmement gentillet (« Living Death », qui d’ailleurs rappelle énoooormément « Professor Umbridge » qui je pense a été profondément resucée pour faire ce morceau), et surtout le minimalisme à outrance qui touche bien 50% du produit fini (« Snape and The Unbreakable Vow » et « Into the Pensieve » frisent carrément le rien). Je veux dire « When Ginny Kissed Harry », c’est une blague ?! Alors oui, c’est joli et tout à fait audible, mais c’est juste tellement hors-sujet et « minimum-syndical » (de la guitare sèche dans Harry Potter ? Sans déconner ? Pourquoi pas un vuvuzela pour les séquences d’action, aussi (oui, tout le monde sait que Zimmer a déjà eu l’idée =P)) que ça nous pose des questions sur ce que Yates a demandé à Hooper de faire pour son film, tiens :

« Bon, s’il te plaît, je te rappelle que ce sont des ados décervelés en quête d’amour qui regardent, alors surtout, pas trop haut niveau : action = percussions uniquement, émotion = piano, amour entre jeunes = guitare, tragique = violon qui chiale avec une note continue. Parce que si tu commences à sortir des clous, il s’identifie à quoi le spectateur ? Hein ? »

Comme dans HP5, on ne peut que se désoler du manque d’importance accordé à la musique, qui ne doit être vraiment mise en valeur qu’à trois reprises (sans se concentrer à mort pour repérer une note, je veux dire quand elle s’impose naturellement ^^), sinon, elle se contente de faire la figuration, surtout qu’elle-même ne fait pas grand-chose pour être remarquable.

En fait, à l’image d’HP 1 et 2, les Bo d’HP 5 et 6 sont vraiment jumelles, mais la grande différence, c’est que le 2 gardait le même niveau car il apportait de nouveaux thèmes et enrichissait les précédents, alors qu’ici, le constat est beaucoup plus mitigé (et contrairement au 2, la Bo du 6 ne part pas gagnante).

Mais bon, ce n’est pas une raison pour vomir d’entrée sur cette Bo qui reste tout à fait respectable : bien que l’ensemble s’enfonce un peu plus encore dans les ténèbres, et clame plus encore son indépendance par rapport aux épisodes précédents, on note l’engouement qu’Hooper a pour des registres plus légers. En effet, à défaut de pouvoir inclure de tels morceaux dans le film (à l’exception de la scène du magasin de Fred et George et le générique, genre de fourre-tout), il a néanmoins fourni quelques compositions plus légères et, à l’image de « Fireworks » dans HP 5, qui égaieront la Bo de temps à autre : « Wizard Wheezes » très jazzy, « Of Love & War », et « The Weasley Stomp » assez irlandais et festif.

De plus, si les cordes ne présente pas vraiment d'originalité la plupart du temps, il leur arrive d’avoir des éclairs de génie quelques fois. « Journey to the Cave » est clairement le morceau le plus travaillé, et nous montre bien ce dont Hooper est capable. En plus de coller à la scène de départ pour la cave (aussi WTF soit-elle) et à la transition sur un écueil tourmenté par les courants marins (toute aussi WTF, d’ailleurs), l’introduction progressive des cordes, qui se font de plus en plus insistantes, est très bien menée, et le dialogue entre voix et cordes magnifiquement bien orchestré amorce un splendide motif qu’on regrette de ne pas avoir entendu plus que ça. Mais la plus belle création est incontestablement « In Noctem », le thème de Dumbledore. Elle n’est même pas dans le film, puisqu’elle devait être mise lors de la chute de Dumbledore, mais elle a été remplacée par … ben, rien. On l’entend dans le film à d’autres endroits, en revanche (correspond à « Dumbledore’s Foreboding » et « Dumbledore’s Speech »). Ce thème nous livre enfin le meilleur de ce que le registre musical du 5-6 pouvait nous offrir : en effet, le minimalisme est ici pertinent, puisqu’il représente le fait d’affronter la mort sans peur, et tout ce qui était « mal » exécuté ailleurs et remarquablement bien menée ici : les voix, la lenteur, l’harmonie épurée MAIS travaillée et riche derrière son apparente simplicité. Enfin !

Une Bo qui renouvelle ses défauts, en se révélant moins bonne que la précédente au final, avec un film qui réussit l’exploit de la valoriser encore moins ; elle comporte toutefois un thème majeur indispensable à l’univers musical d’Harry Potter (il faut qu’il y ait quelque chose entre le 4 et le 7 !), ce qui permet d’éviter la catastrophe …
Soundtrax
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le 17 juin 2014

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