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On avait malheureusement perdu la trace de John Cunningham depuis trop longtemps, quelque part entre son dernier chef-d'oeuvre, Homeless House, et la sortie annulée d'un best of qui aurait peut-être permis de mesurer, enfin, toute l'importance d'un des songwriters les plus discrets et les plus doués des quinze dernières années. À force de silence, on finissait par craindre que Cunningham, ballotté d'insuccès en galères, n'ait renoncé à faire profiter un monde injustement indifférent de ses précieux talents. C'est au moment où on l'attendait le moins qu'il resurgit donc, avec un cinquième album qui, paradoxalement, est sans doute la plus enjouée de ses oeuvres. Heureux en dépit de toutes les malchances, John n'a rien perdu ni de sa grâce, ni de son sens mélodique. Renouant avec ses racines, il se fend d'un hommage aux plus célèbres des natifs de Liverpool. C'est, en effet, peu dire que Happy-Go-Unlucky rappelle T h e Beatles. Enluminées par les arrangements de Mehdi Zannad (Fugu), dignes de ceux de George Martin, ces chansons évoquent tour à tour la perfection pop de McCartney, l'acidité d'écriture de Lennon et même les élans lyriques de la guitare d'Harrison. Par bonheur, Ringo a été oublié. Pas l'ombre pourtant d'une dévotion moisie ou d'une nostalgie passéiste sur cet opus, aussi exceptionnel et réussi que ceux d'Emitt Rhodes ou de Cardinal en leur temps. Au terme de ces quarante-cinq minutes de bonheur sans mélange, seules deux questions restent en suspens. Devra-t-on encore attendre quatre ans avant de retrouver Cunningham ? Pourquoi Belle & Sebastian continuent-ils à vendre des disques ?(Magic)


Il y a des baffes qui se perdent... Ainsi le nom de John Cunningham, depuis presque 15 ans, après trois albums que je n'hésiterai pas à qualifier de chefs d'oeuvre, demeure-t-il cantonné à une insultante confidentialité. Ainsi, pire, ce nouvel album, quasi prêt depuis des lustres, a-t-il failli ne jamais voir le jour et il aura fallu qu'un courageux et estimable label belge mette toute son énergie dans la bataille pour qu'il sorte dans notre "beau" pays. Déjà repêché à la fin des années 90 par Alex Melis pour la première sortie des regrettés Disques Mange-Tout, "Homeless House" (chef d'oeuvre, vous dis-je), John Cunningham livre ici à nouveau dix titres de pop baroque de très haute qualité, de loin ce qui a pu se faire de mieux dans le genre depuis... depuis les Beatles ? Car ce sont bien les fantômes de John Lennon, Paul McCartney ("Way To Go") ou George Harrison ("Can't Get Used to This", et son parfait solo de guitare venu d'outre tombe) que tutoie avec aisance l'Anglais, sans oublier l'ombre de Nick Drake, toujours présente sur les titres plus so(m)bres que sont "It Goes On" ou "Invisible Lives". Pas évident de se mesurer à de telles figures tutélaires et par ailleurs omniprésentes, mais John Cunningham s'en tire mieux qui quiconque. L'humeur du disque est plutôt automnale dans l'ensemble, mais un titre, outre le "Way To Go" suscité, vient particulièrement illuminer l'album : le bien nommé "You Shine", irrésistible et magnifiquement arrangé par Mehdi Zannad alias Fugu. Aux talents de composition évidents du père Cunningham se mêlent d'ailleurs des arrangements dont la complexité et la finesse se révèlent davantage au fil des écoutes (un seul exemple : "Take Your Time", ou comment faire du simple compliqué et vice versa).Tentons de finir sobrement : si "Happy Go Unlucky" faisait mentir son titre résigné et obtenait ne serait-ce qu'une toute petite parcelle de l'énorme succès qu'il mérite, ce serait un formidable message d'espoir pour l'Humanité. Rien que ça. (Popnews)
L’intérieur d’une péniche reste un lieu amplement atypique pour assister à un concert. Surtout lorsque l’assistance n’est composée que d’une toute petite poignée de spectateurs, que des araignées jouent au yo-yo du plafond à vos cheveux et que vous êtes assis à moins d’un mètre des baskets du John Cunningham, guitare à la main et un sourire malin aux lèvres. « Happy-Go-Unlucky » (joyeux devient malchanceux) est déjà sa quatrième réalisation et justement, la malchance est le terme tragique qui me vient à l’esprit lorsque je me remémore ce concert acoustique pourtant féerique. Comment se fait-il que le statut de John Cunningham soit resté quasi inchangé après toutes ces années ? Pourquoi une péniche à moitié vide alors qu’à mon sens, il devrait jouer dans des salles pleines à craquer ? Je ne suis visiblement pas le seul à m’être posé ces questions puisque Top5 Records est un label qui a été mis tout spécialement sur pied pour lancer le nouvel album de John au Benelux et en France. C’est dire que le bonhomme en vaut la peine… Une pop enjouée et incroyablement limpide, des ballades fraîches et franches qui ne cherchent pas absolument à attrister par plaisir, John Cunningham oscille entre pop 60’ et folk gentillet, entre les Beatles et Elliott Smith. Et dés la première chanson « Losing My-Self Too», il annonce clairement la couleur ; comment ne pas penser aux Beatles avec cette intro burlesque de synthé et cette mélodie pop fanfaronne follement british ! La voix de John n’est pas celle d’un autre ça c’est sûr mais elle murmure, se réjouit et tient la note avec beaucoup d’émotion et de sympathie fortement contagieuse. Assurément « Way To Go » s’impose comme une référence par sa pop agréable, son refrain entraînant et sa composition classique sans fautes. « You Shine » attire également l’attention par son rythme de batterie fédérateur, ses trompettes accompagnatrices et ses notes de piano distrayantes, bref par sa générosité débordante. Oui, John Cunningham possède un esthétisme personnel digne des plus grands et un sens des mélodies assurément magique. Oui, il est malchanceux d’être si tristement méconnu du grand public au vu de tout ce talent que je vous invite à découvrir. Et oui, son album « Happy-Go-Unlucky » est sûrement un des meilleurs albums pop de l’année 2003 ! (indiepoprock)
John Cunningham n’est pas quelqu’un de pressé. Il a fallu quatre ans de gestation pour donner naissance au successeur du magnifique « Homeless House », alors paru sur le regretté label Les Disques Mange-Tout, et pour voir que J.Cunningham n’a rien perdu de son talent de song-writer. Ceci étant J.Cunningham nous montre sur cet album qu’il reste un grand fan des Beatles. Dès le départ on s’embarque dans des envolées lyriques que n’aurait pas renié le groupe de Liverpool. Bref, si on arrive à faire abstraction de cette comparaison facile, on reconnaîtra à J.Cunningham un certain talent pour la mise en forme, les arrangements et, somme toute, un sens mélodique appréciable. Si « Homeless House » se voulait plus automnale, « Happy Go Unlucky » se révèle être moins pessimiste et dégageant un peu plus de fraîcheur. Même si ce disque n’atteint pas les sommets du précédent album, il est loin d’être négligeable et s’apprécie à sa juste valeur. Alors ce disque pourra paraître comme presque anachronique. D’ailleurs il ne l’est pas que presque, il l’est complètement. C’est sans doute parce qu’il est hors-mode que je l’aime bien. En voilà un qui a compris il y a bien longtemps qu’il ne servait à pas grand chose de suivre la mode du moment. Au pays des plaisirs simples J.Cunningham est roi.(liability)
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le 19 mars 2022

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