Handmade Cities
7.6
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Album de Plini (2016)

Je suivais Plini depuis un petit moment et je l'avais vu en concert juste avant la sortie de son disque sur le net. Arrivé à la bourre, j'avais tristement constaté ce jour-là que les CD étaient épuisés au stand de merch, et j'avais dû attendre le 26 août, le jour de la sortie officielle, pour lâcher ma thune sur Bandcamp et avidement récupérer l’œuvre. C'était il y a 4 mois, et j'ai écouté l'album environ 250 fois depuis, soit à peu près deux fois par jour, si j'en crois mes stats sur last.fm. Il doit y avoir un truc...


Plini s'est illustré sur YouTube avec des vidéos de lui en train de faire des bends à la Steve Vai sur une Strandberg avec des fanned frets et un ornement de douzième fret en forme de croissant de lune, dans un décor de chambre cosy. Au service de cette espèce de zen metal, on a une technique époustouflante. Non seulement à la guitare (regardez le mec jouer et vous verrez que c'est pas du chiqué, c'était pareil en concert que sur l'album) mais pas que : à la basse et à la batterie, on a deux monstres, des types pas humains construits dans un labo par un savant fou.


Quand on parle de la composition, il faut rappeler qu'on a ici un concept album instrumental. Plini a depuis un certain temps démontré sa maîtrise de ce qui fait qu'un album possède un concept : il y a des mélodies récurrentes subtilement arrangées tout au long du disque. L'univers musical du garçon est à l'image de ce qu'il montre sur ses petites vidéos : c'est la berceuse et la lumière du matin, même quand la batterie bastonne à coups de double pilon et que la basse te slappe ta gueule à 240 bpm. Chaque morceau est un trésor de créativité avec des riffs et des mélodies originaux et bien développés, sur des durées qui permettent de travailler le vocabulaire musical propre à chaque pièce. On a des jeux harmoniques et rythmiques subtils et des conversations basse-batterie-guitare bien menées. Le format retenu permet une progression musicale sans pour autant verser dans la grandiloquence.


Enfin, on peut causer vite fait de la production : c'est moderne, la dynamique est pas dingue, mais la batterie est bien produite et on n'a pas le boom affreux quand les cymbales et la grosse caisse tartine copieusement, donc l'écoute n'est pas trop fatigante. Sinon, ça sonne large, limite symphonique, comme d'habitude chez Plini. On a aussi quelques exercices rendus possibles par le web 2.0 comme la reconstitution d'un chœur avec des enregistrements vocaux envoyés par des abonnés YouTube. Donc voilà, c'est pas Steven Wilson, mais ça se laisse bien écouter.


Donc voilà : un talent incroyable, une composition riche et subtile et une production de qualité respectable. C'est le home run, la musique prog se renouvelle avec ce jeune talent australien. Et quand c'est bien au point que j'écoute la galette 2 fois par jour pendant 4 mois, je mets 10/10.

m4urice
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le 14 janv. 2017

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