Deux ans après le très impressionnant Soma, et un split avec Salem's Pot l'année dernière, Windhand revient avec un nouvel album, intitulé Grief's Infernal Flower. Le groupe, toujours emmené par sa prétresse Dorthia Cottrell, profite ce coup-ci de la présence de Jack Endino (Soundgarden, Nirvana, Mudhoney, Mark Lanegan ou bien Nebula, pour n'en citer que quelques uns) à la production. Un gage de qualité, assurément.
L'album démarre avec "Two Urns", qui semble reprendre exactement là ou s'était arrêté le groupe avec son précédent album, impression qui se confirmera sur la suite du disque. Un manque de prise de risque qui, si il peut décevoir au premier abord, est rapidement gommé par les écoutes successives, qui font apparaître un vrai talent de composition. On retrouve avec plaisir tout ce qui faisait de Soma un disque fantastique. Les riffs sont puissants et hyper efficaces, le son est très lourd, tout en gardant un côté presque aérien, on se laisse volontiers entouré par l'ambiance chaude, presque réconfortante qui émane de la musique du groupe. Et au fur et à mesure que l'on réécoute ce Grief's Infernal Flowers, on prend conscience que tout n'est pas si monolithique dans l'oeuvre de Windhand. Les changement de rythme au milieu de "Tanngrisnir" impressionnent, les courts solos sur quelques titres ajoutent de la matière et empêchent l'auditeur de tomber, ne serait-ce qu'une seule seconde, dans l'ennui. Et que dire du chant de Dorthia Cotrell qui garde tout son magnétisme, faisant tomber les différents morceaux dans une sorte de mysticisme, de chamanisme, comme sur Hesperus ou elle porte le morceau à elle toute seule. Et ou Soma avait son chef d'oeuvre avec l'acoustique "Evergreen", ici Dorthia Cotrell , seule avec sa guitare, nous suspend à sa voix, à ses paroles le temps de deux morceaux dont elle a le secret, dont le fabuleux "Sparrow" qui égal, voir dépasse tout ce qu'a pu composer le groupe auparavant.
Windhand, avec ce disque, ne déçoit pas après l'attente suscitée par l'excellent Soma. Et si l'on pourrait regretter son manque d'originalité, il n'en est rien, tant le niveau de qualité atteint ici est impressionnant. Un des disques de l'année, ni plus ni moins.

El_rodeo
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le 29 nov. 2015

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