L’intégrale d’une prestation où Bowie renouait avec l’esprit de ses mémorables années 1970. Un point d’orgue historique dans son épopée. Si le quatrième volume — Loving the alien, couvrant les années 80 — des ­coffrets aussi exhaustifs que rétrospectifs de l’œuvre de David Bowie peine à vous tenter, voici une proposition alter­native pour nourrir votre ­appétit d’inédit : l’intégrale de la performance historique du Thin White Duke au festival de Glastonbury en juin 2000. Historique ? Oui. Parce que si les enregistrements live de Bowie ne manquent pas, aucun n’est parvenu à trouver grâce aux yeux de tous ses admi­rateurs. En commençant par les deux premiers « officiels », David Live (1974) ou Stage (1978), qui comptent autant de défenseurs que de détracteurs.En 2000, après une décennie à fuir avec plus ou moins de bonheur le grand public (de l’affreux groupe Tin Machine à la drum’n’bass d’Earthling en passant par le sombre et glaçant Outside), il se réconciliait avec l’esprit plus mélodieux et pop de ses heures de gloire seventies. Sur l’album Hours, tout d’abord, mais surtout avec cette prestation magique devant la foule immense du plus prestigieux des festivals britanniques. En clin d’œil à sa performance au même endroit trente ans auparavant, il apparut, à 53 ans, avec des cheveux longs et ondulés, dans une magnifi­que tenue à motifs renvoyant au look Lauren Bacall/Veronica Lake qu’il ­arborait à l’époque de The Man who sold the world. Surmontant un trac perceptible (le double CD est accompagné du DVD du show) accru par un mal de gorge récent, il survola en beauté, épaulé notamment par la ­bassiste Gail Ann Dorsey, le pianiste ­fidèle Mike Garson et le guitariste ­revenant Earl Slick, avec grâce et chaleur (il bavarde volontiers entre les titres), un répertoire presque parfait (Wild is the wind en ouverture, suivi d’une ­flopée d’incontournables et de quelques sur­­pri­ses, comme All the young dudes ou ­Under pressure), constitué de la plupart de ses classiques. Il y aura bien d’autres concerts ­jus­qu’à son éclipse pour raisons de ­santé, en 2004, mais cette prestation-ci peut s’aborder comme un retour de flam­me et des adieux à la scène ­aussi humains que classieux. (T)

bisca
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le 10 mars 2022

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