Gish par -Wave-

Mai 1991, les Smashing Pumkins décident de se révéler au monde par l’intermédiaire de leur premier album, interprété par Billy Corgan (chant, guitare), James Iha (guitare), D'arcy Wretzky (basse) et Jimmy Chamberlin (batterie). Connu pour son tempérament de dictateur, Corgan est à la production, à l’écriture et assure également toutes les lignes de basse, ce qui laisse relativement peu de libre-arbitre aux autres membres. Malgré tout, cette formation reste mythique dans le cœur des fans.

On y retrouve une esquisse très proche de ce que produira le groupe au sommet de son art. D’une part, des morceaux énergiques, originaux et aux sonorités reconnaissables entre mille tels que I’am One, Siva, Burry me et Tristessa. De l’autre, des balades mélancoliques symbolisées par Rhinoceros et Crush. Tous sont extrêmement représentatifs du style unique des Smashing Pumpkins et surtout réellement excellents. L’avantage d’une premier essai et aussi de se permettre quelques petit écarts faisant office d’ovni, à l’exemple de Daydream, chanté par D’Arcy. Moment qui, sans être mémorable, se veut fort intéressant.

Cependant, malgré des qualités évidentes, le succès ne sera pas vraiment au rendez-vous, du moins au départ. Il est souvent dit que Gish fut éclipsé par l’intemporel Nevermind de Nirvana, commercialisé le même jour. Un argument sans doute un peu facile, puisque ce premier album fut prédit avec un an d’avance, par l’intermédiaire des singles I’am One, Tristessa et Rhinoceros, lesquels font toute de même partie des meilleurs morceaux de l’album. De plus, il s’agit visiblement d’une erreur dans le sens ou la commercialisation de Nevermind date de septembre 91, soit plus de cinq mois plus tard. La vérité est que ce disque, bien qu’extrêmement sympathique, est assez mal équilibré et entreprend des choix parfois discutables. Ainsi, les durées les plus longues sont accordées à des balades qui ne le nécessitent pas réellement (Snail, Window Paine) ou pire, qui conservent un arrière-goût de remplissage étant donné leur absence d’objectif (Suffer).

Un ensemble mitigé au final, mais dont les pistes évoquées plus haut suffisent à encourager l’achat et procureront un plaisir proportionnel à leur qualité.