Get Rich or Die Tryin’: Music From and Inspired by the Motion Picture (OST) par Bobby_Milk

Alors que l'actualité Hip Hop de ces temps-ci fuse dans tous les sens (Réconciliation Jay-Z/Nas, Cam'Ron blessé par balle, les affaires de Murder Inc,...), 50 Cent aka le Napoléon du rap continue son parcours, et refait encore une fois de plus parler de lui, n'en déplaise aux gens, cette fois-ci pour la bande originale du film relatant sa vie intitulé "Get Rich Or Die Tryin' ". Ce film semi-autobiographique ne parle absolument pas de son parcours actuel dans l'industrie musicale mais plutôt de son ascencion, de son enfance jusqu'au résultat d'aujourd'hui. Même si son dernier album 'The Massacre' s'est plutôt bien vendu, il faut reconnaître qu'il était dans une tout autre direction artistique et d'un niveau inférieur par rapport à celui qui fit son succès. Cette B.O était donc une bonne occasion de voir comment Curtis Jackson allait évoluer entre ce (trop?) court laps de temps. Les premiers extraits "Hustlers Ambition", sur un bon sample à l'ancienne, et "Window Shopper" sur un sample de Bob Marley ("Burnin' And Lootin"), ne nous laissent pas indifférent. Dès la première écoute, on a tout de même l'impression de découvrir un 50 Cent différent, ou peu être tout simplement le 50 Cent à ses débuts: celui qui était dans le rap underground new-yorkais et qui montrait toute son ambition sur des tracks non sophistiquées et non formatées "grand public". Par contre, il balance toujours autant sur ses rivaux, c'est ce qui l'a fait percer d'ailleurs (dans les deux sens du termes ^^). Et donc il continue la même recette, car ici dans "Window Shopper" il en remet une couche sur ses têtes de turc actuels, à savoir Jadakiss, Nas et Fat Joe, plus encore dans "What If" il jette une petite pique à AZ. On a vraiment l'impression que le milieu du Hip Hop est parfois comme une classe d'école mais sans professeur, et que l'élève turbulent Jackson tire des boulettes de papiers sur ses 'camarades' avec sa sarbacane fabriquée à l'aide d'un vieil effaceur, ceux-ci répondant machinalement histoire que la boucle soit bouclée. Bref outre ces absurdités, passons dans le vif du sujet avec ce qui nous interesse le plus, à savoir la musique.

Ce CD est surtout un bon moyen de faire exprimer toutes les nouvelles recrues qui ont gonflé les rangs du G-Unit crew. Tel un consommateur qui a fait ses courses dans un supermarché du Hip Hop, 50 Cent n'a pas eu de mal à attirer les Mobb Deep, Mase, M.O.P,... Bon évidemment on entendra toujours des gens grogner dans leur barbe à propos de ces signatures, mais bon il faut se mettre à l'évidence, c'est-à-dire que si ça peut élargir les connaissances rapologiques de certains, c'est vraiment pas plus mal. On avait déjà que cette combinaison 50/Mobb avait donné le très satisfaisant "Outta Control (Remix)", et en récidivant ici avec un autre bon morceau "Have A Party" avec la participation de Nate Dogg sur une production du vieux loup de mer de la Westcoast, Fredwreck. Par contre le morceau des Mobb Deep ("You A Shooter") avec 50 au refrain laisse place à une certaine déception, ou lassitude. Mais passons aux deux autres poids lourds que sont les M.O.P. sur le surpuissant "When Death Becomes You": cette chanson rageuse est vraiment l'exemple type qui montre que les artistes signés chez G Unit Records ne se sont pas restreints, et qu'ils peuvent continuer la lignée artistique qu'ils avaient dans par le passé.

Après plusieurs écoutent, on se dit qu'il y a vraiment de bonnes choses mais comme pendant la puberté, il y a tout de même quelques points noirs à percer. Le morceau sans doute le plus répugnant reste celui de Tony Yayo avec "Fake Love". Lui qui ne fait qu'une brève apparition avec cette chanson ne remonte vraiment pas sa cote de popularité depuis son controversé album solo ('Thoughts On a Predicate Felon', NDlR). Bref si vous cherchiez un point commun entre les commentraires footballistiques de Jacques Santini et cette chanson, c'est que les deux sont aussi interessant à écouter. Et puis bon, l'autre touche qui déplaira à beaucoup c'est le morceau "We Both Think Alike" de 50 et Olivier heu pardon...Olivia (pour être allé au concert du G Unit à Bercy je peux vous dire que c'est bien Olivia avec un grand A). Certes beaucoup la critique mais à vrai dire elle se débrouille plutôt bien, même si ce morceau est faible. Il faut en revanche signaler que c'est elle que l'on entend sur le morceau ultra-connu d'Erick Sermon "Genius E Dub", ça prouve qu'elle en a quand même dans les cordes vocales. C'était pour la petite anecdote.

Il nous reste à parler des autres membres originels du G-Unit. En premier lieu d'un Lloyd Banks (qui s'est malencontreusement fait pirater pas mal de chansons de son prochain album) qui en tout cas se débrouille plutôt bien sur ses deux solos avec un "Get Low" et un "Born Alone, Die Alone", restant sur une même longueur d'onde. Ensuite d'un Young Buck, toujours aussi excité, sur le plaisant "Don't Need No Help" (produit par Hi-Tek & J.R.) et sur la bonus track "I'll Whip Ya Head Boy" feat 50 Cent, dans une ambiance plus dirty south. Ah oui, on allait oublier de vous dire que Mase fait une brève apparition sur le lourd "I Don't Know Officer" tenu en haleine par les touches de piano du producteur Jack One, et où se succèdent 50, Lloyd, Prodigy et Spider Loc (alias la touche Westcoast du G-Unit), assez discret côté apparition bien qu'on le retrouve sur le bon "Thing Change".

Voila voila, donc pour résumer cette B.O est de bonne qualité hormis quelques défauts. A vrai dire tous les morceaux en solo de 50 Cent sont agréables à l'image des singles, mais aussi des productions de Dr Dre : le mélancolique "When It Rains It Pours", sur un somptueux riff de guitare signé Mike Elizondo, et "Talk About Me" qui évoque parfaitement ce que souhaite le rappeur du South Jamaïca Queens. On regrette seulement le fait que certains membres ne soient pas plus présents (surtout les M.O.P.).
Bobby_Milk
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le 22 déc. 2011

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