From Here to There est l'histoire vraie d'une lente maturation. Celle qui mène un groupe belge, originaire de Wallonie, à repousser le fatalisme d'une région où jouer de la musique a toujours été vu d'un mauvais œil. La vingtaine fièrement entamée, les Girls In Hawaii ont passé deux ans à composer et enregistrer leur premier album. Et à cet âge-là, deux années d'une vie représentent beaucoup.
Le déroulement presque chronologique de l'album, mis en valeur par un titre évocateur, peut s'entendre comme l'apprentissage musical et humain d'un groupe de musiciens. Des idéaux au doute, du fatalisme à la résignation et de l'espoir à l'aboutissement, From Here to There tire sa cohérence de ce work in progress étonnant. L'album débute ainsi sur un 9:00 AM de jeunesse, à la naïveté troublante, et finit avec un Catwalk/Joking apaisé. Semblables par leurs senteurs boisées et leurs langueurs panoramiques, ces morceaux ont pourtant un monde entre eux. Gentiment pop, traversée d'éclairs de génie, une première partie décline l'évidence mélodique d'un groupe sous les influences conjuguées de REM et Grandaddy.
Pourtant, dès The Ship on the Sea, l'album prend des teintes fantomatiques et les cauchemars d'enfance resurgissent sournoisement. Sur The Fog, l'ambiance vire à la paranoïa dans un enchevêtrement de claviers antédiluviens, de guitares sourdes et de voix brumeuses. A peine le faussement calme Fontanelle passé, l'orage éclate pour de bon : Flavor tient lieu d'explosion de rage sur fond de guitares lancinantes. Après la tempête, les filles d'Hawaii retournent au calme, mais plus rien ne sera jamais vraiment comme avant.(Inrocks)


Comme prévu, en confiant à  un moteur de recherche le soin de localiser des girls in Hawaii sur Internet, on tombe forcément sur des jeunes femmes bronzées en bikini dont on nous assure qu'elles ont au moins dix-huit ans. À peine plus âgés, les six Girls In Hawaii sont en fait des garçons qui sortent enfin leur premier album après un maxi prometteur l'an dernier. From Here To Hereséduit par la qualité de ses chansons généreuses, tour à  tour ensoleillées et inquiètes, conduites avec confiance et humilité. L'ensemble est trop inégal, mais laisse deviner une belle marge de manoeuvre pour un groupe qu'on a hâte de voir emprunter une voie plus personnelle. Car en quelques minutes, c'est le sommaire rêvé d'une revue pop moderne qui défile devant nous : dEUS pour la saine tension, la rigueur d'une production sobre ; Grandaddy pour les rondeurs électroniques et vocales ; Papas Fritas pour l'extraordinaire Short Song For A Short Mind, pépite pop issue d'un filon qu'on croyait épuisé par les émules de The Left Banke. Mélodie en or, guitare claire, batterie métronomique, coeurs naïfs et orgue fluet, toute la panoplie est de sortie pour un résultat éblouissant. À côté, le sublime et aérien Organeumou les tubesques Time To Forgive The Winteret Found In The Groundne font pas tache sur ce disque attachant. Et si From Here To Hereest peut-être un peu trop scolaire, on a depuis longtemps passé l'âge d'en vouloir aux bons élèves au seul motif qu'ils sont bons. (Magic)
Il aura fallu deux ans pour que les garçons qui se cachent en Belgique derrière le sobriquet de Girls In Hawaii sortent leur premier album. Le résultat de cette longue préparation, de cette alchimie minutieuse, c'est que ce premier disque ressemble bizarrement au énième disque d'un groupe de vieux routards. Ce n'est pas un reproche, j'aime les choses bien faites, les musiques bien rodées et les mécaniques bien huilées, mais je m'étonne un peu d'un certain manque de spontanéité. Il est vrai que ça doit être dur d'être un groupe d'indie rock Belge. Les comparaisons avec les vedettes locales (des magnifiques dEUS aux plus anecdotiques Venus) tombent plus vite que la chaude-pisse sur le bas clergé. Autant être prêt, et à la hauteur tant qu'à faire.

Des petits oiseaux qui roucoulent au début de "9.00 AM" au maelström de bandes inversées et de flûte qui clôturent "Catwalk", la musique de Girls In Hawaii est minutieusement pensée. Les guitares taillent dans la mélancolie douce avec la précision de scalpels, les petits effets électro tombent exactement là où il faut (grâce à un guidage laser, n'en doutons pas) pour souligner le côté doux amer d'une mélodie charmante mais un peu froide. Plus les chansons défilent et plus je pense à Grandaddy sous une bulle stérile. Girls In Hawaii serait un groupe d'enfants bulle, romantiques, un peu mièvres, très agréables dans leur filon de mélancolie douce amère, mais ne prenant aucun risque et évitant toute contamination. Je leur souhaite de guérir vite, et de sortir de leur monde clos afin de confronter leurs jolies miniatures bien écrites à la réalité de la musique d'aujourd'hui, sinon, il se pourrait bien qu'ils finissent par détrôner Travis en roi de la ballade préfabriquée.(Popnews)


Attention, le rock belge s’apprête de nouveau à défoncer nos frontières. Après les dEUS, Venus, Soulwax et un très remarqué premier maxi, "Found in the ground * The winter EP" sorti début 2003, Girls in Hawaii confirme avec son premier album tout le bien que nous pensions déjà d’eux.

Chanson de réveil à ‘9.00 am’, dans un esprit à la dEUS, chanson courte pour une mémoire courte (‘Short song for a short mind’). C’est ainsi le temps d’oublier la rigueur de l’hiver (‘Time to forgive the winter’)... mais également les influences et références du Plat Pays. Girls in Hawaii cultive sa propre personnalité à l’ombre des branches solides de ses aînés. Comme d’autres garçons de la plage en leur temps, ils ont un goût immodéré pour une pop savoureuse aux harmonies vocales toujours dans le juste.
On retrouve ainsi avec plaisir le déjà tubesque ‘Found in the ground’ suivi deux minutes plus tard d’un clone égaré dans le brouillard (‘The Fog’)… Malgré ces subtiles chansons pop, l’ambiance générale est d’une rare mélancolie, même l’habituellement très rythmé 'Bees & Butterflies’ subit les affres de cette tristesse latente. Mais ce sont sans aucun doute les ballades qui illustrent alors le mieux cette solitude fantomatique (‘Casper’ ou ‘Fontanelle’), traduisant finalement un esprit assez proche de celui d’un Grandaddy.
‘From here to there’ est sans aucun doute un album attachant. Girls in Hawaii possède un sens certain de la mélodie et une mélancolie qui lui donne une certaine nostalgie qui fait que l’on y associe déjà des souvenirs de vacances, de ses amours adolescentes… (indiepoprock)


Signés en 2002 sur 62 TV Records, les jeunes Belges de Girls in Hawaii sortent en ce début d’année 2004 leur premier album. L’année dernière leur nom commence à circuler en Belgique et ils sortent le sympathique (mais inégal) « The Winter ep ». On pense à Deus, pas que par la nationalité, mais aussi pour les belles mélodies qui semblent atterrir si naturellement. On pense aussi à tous les groupes de pop, même si Girls In Hawaii possède déjà un style bien à lui dès ce premier ep. L’album, donc, est une collection enchanteresse de titres différents, éparpillés aux quatre coins du disque. Nul n’est inintéressant ni ennuyeux, car cette variété est un atout. Les titres se suivent et ne se ressemblent pas forcément. On passe d’une chanson atmosphérique à une balade pop presque joyeuse. Girls In Hawaii est un groupe simple et efficace qui ne se perd jamais dans des approximations artistiques inutiles. L’efficacité des mélodies est incontestable, et le son foutraque, peu produit de ce disque donne encore plus de saveur à leurs couplets. « From here to there » est une réussite. “9.00 AM » et « Found in the ground » ont toutes les chances de devenir des perles pour un public pas forcement averti. La douce pop de GIH pourrait bien vite s’imposer. (liability) 
bisca
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le 27 mars 2022

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