Fossora
6.4
Fossora

Album de Björk (2022)

De par ses partis pris artistiques, Björk est une artiste clivante. Elle déborde de créativité et de sensibilité, ce qui se traduit par des sonorités uniques, des styles vestimentaires inoubliables et un certain avant-gardisme : elle était nippophile bien avant que ce soit stylé de passer sa vie à regarder des animés, pour preuve, la pochette d’Homogenic, opus datant de 1997. A un moment ou à un autre, il faut s’intéresser à son œuvre. Sa musique laisse rarement indifférent, et que l’on aime ou que l’on déteste, on ne peut nier son talent artistique. Elle traverse les décennies et continue de proposer des albums qui détonnent.

Malgré ces indéniables qualités, je ne suis pas une inconditionnelle de la chanteuse islandaise. Je lui reconnais les qualités susmentionnées mais, de manière tout à fait subjective, elle ne fait pas partie de mes artistes favoris. Mais qu’importe, cela ne m’empêche pas d’approuver ses démarches artistiques et de vivre ses albums comme une expérience.

Convaincue par Debut, plus dubitative devant Homogenic, c’est presque par hasard que j’ai écouté Atopos, le premier extrait de l’album qui nous intéresse ici. En ce qui concerne ses textes, l’expression est simple, et parfois assez niaise, reproche principal que je ferais à la chanteuse. Le constat s’applique au second single extrait de cet album, Ovule, qui sentait bon les cours de SVT. Mais cela va avec la personnalité de la chanteuse qui, comme à son habitude, propose des visuels époustouflants, pour preuve la pochette dudit album, ainsi que les clips des deux premiers singles, et des sonorités novatrices. De plus, on pourrait contre-argumenter en disant que, dans l'univers de Björk, les paroles sont secondaires, car elles ne sont là que pour accompagner la mélodie qui, avec les visuels, sont bien plus importants dans l'univers artistique de la chanteuse.

Après avoir écouté ces deux extraits, j'étais loin d'être convaincue, mais ai finalement décidé d'écouter l'album en entier. Et ce fut globalement une plutôt bonne surprise. Le nom de l'album est Fossora, en référence à la terre. Et elle y applique des variantes bienvenues : Fagurt er í Fjordum, où elle chante dans sa langue maternelle, Fungal City, dont le titre rappelle les champignons… On peut également y rattacher la famille, avec Ancestress, qui parle de sa mère et de son décès, et la dernière piste qui lui fait écho, Her Mother's House, chantée en duo avec sa fille et qui parle de sa vision de la maternité, comme pour boucler la boucle.

Dal_MT
7
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le 24 sept. 2023

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