Far Beyond Driven
7.5
Far Beyond Driven

Album de Pantera (1994)

D'une violence encore plus caractéristique, Pantera cuvée 95, enfonce le clou et propose un des meilleurs albums des années 90. Larguant enfin ces réminiscences groove qui commençaient à figer le groupe dans une position assez ennuyeuse (la moitié de "Vulgar Display Of Power", en gros), le quatuor décide de durcir encore plus le ton, en sous-accordant les guitares, donnant ainsi une lourdeur quasiment dantesque.
Si Dimebag délaisse quelque peu les soli shreddés, il se concentre plus particulièrement sur des riffs particulièrement sombres et ardus, permettant au groupe d'orienter la musique du groupe dans une optique Hardcore US/Thrash d'une prestance impressionnante. Chaque chanson bénéficie d'un riff monumental, taillé dans le marbre, destiné à ne prendre aucune ride. Le meilleur exemple reste sûrement "Slaughtered", qui, non content de foutre une mandale dans la gueule, joue et fait vriller l'auditeur avec des allers-retours hypnotiques au possible.

Hypnotique, voilà peut-être le mot qui définit le mieux cet opus. Des ponts morbides de "Shedding Skin", au furieux "Strength Beyond Strength" (influence Hardcore new-yorkaise omniprésente), en passant par les terriblement Heavy "5 Minutes Alone" (difficile de ne pas headbanguer comme un malade sur le refrain) et "I'm Broken" et le diptyque affolant "Use My Third Arm" (accélération qui laisse pantois) "Throes Of Rejection", Pantera arrive à créer une sorte de magie auditive, qui fout aussi mal à l'aise qu'elle s'avère simplement jouissive.
Il faut dire que Phil Anselmo est dans une forme olympique. Sa prestation, pas encore aussi extrême que dans "The Great Southern Trendkill", est hallucinante. Le bougre hurle comme un damné, varie ses lignes de chant de façon très subtile et finit par devenir le moteur du groupe, insufflant une énergie phénoménale.

"Far Beyond Driven" fout les boules. Il impressionne, il tue, il enterre. Et il fait revivre avec cette reprise de Black Sabbath finale, digne d'un rêve.

(et putain, la dernière minute de "25 Years"...)
Nikki
9
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le 17 déc. 2014

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