Écailles de lune
7.5
Écailles de lune

Album de Alcest (2010)

Sur l'océan couleur de fer pleurait un choeur immense

Souvenirs d'un autre monde, premier album d'Alcest sorti en 2007, avait épaté à peu près tout le monde par son curieux mais envoûtant mélange de Shoegaze et de Black Metal. 3 ans après, le charismatique frontman revient céans avec Ecailles de lune, qui est souvent considéré par les fans comme le meilleur album d'Alcest. Et, une fois n'est pas coutume, je crois que je suis de l'avis de la majorité.


Il faut dire qu'au premier abord, la chose est alléchante. Le disque présente une pochette magnifique (tout autant que la musique, on y reviendra après), aux très beaux tons aquatiques et froids. Le premier morceau divisé en deux pistes avoisine les 20 minutes, et le reste semble tout aussi passionnant. En jetant un oeil au booklet, on s'émerveille devant de si beaux textes, qui eux n'exagèrent pas trop sur la poésie (coucou Souvenirs d'un autre monde). Et, pour la première fois dans l'histoire du groupe, les paroles d'un morceau ("Ecailles de lune") semblent avoir un sens. Par là j'entends que ce n'est pas un enchaînement sans queue ni tête de champs lexicaux de forêt et de lumière, mais plutôt une espèce de petite histoire qui tient un minimum debout. Mais nous vous affolez pas, pour les autres morceaux c'est la même tambouille que sur le premier opus (bon, j'y vais un peu fort, surtout que j'adore les paroles d'Alcest, censées ou non).


Niveau musical, c'est encore plus diversifié qu'avant. On a même une piste entièrement ambiante ("Abysses", qui certes ne dure que 2 minutes), d'ailleurs non-composée par Neige. Ce n'est pas tout. On retrouve les splendides hurlements déchirés qui manquaient à Souvenirs d'un autre monde, mais qu'on avait adoré en guest sur le premier disque de Peste Noire (cf. ma critique sur La sanie des siècles - Panégyrique de la dégénérescence). L'album alterne passages rêveurs et plutôt méditatifs avec des belles envolées électriques, parfois violentes ("Ecailles de lune, Part 2"), le tout avec une maitrise que Stéphane Paut étale à loisir sur ces 41 minutes qui semblent passer comme 5 secondes.


Plus varié, plus planant, plus recherché, Ecailles de lune n'a certes pas la joie de vivre que nous transmettait admirablement le premier album de 2007, mais il incarne sans aucun doute le disque le plus abouti jamais composé par Neige (et je peux vous garantir qu'il y a un certain standing). Il n'a pas non plus le don d'être aussi accessible que Souvenirs d'un autre monde l'était en son temps, mais normalement vous êtes censés les écouter dans l'ordre. En conclusion de ces pitoyables divagations, je me contenterai de dire qu'on a simplement droit à un l'des meilleurs albums d'Alcest, précédé de près par l'opus précédent dont j'ai si longuement fait l'éloge dans une précédente critique.

toothless
7
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le 15 août 2014

Modifiée

le 15 août 2014

Critique lue 532 fois

3 j'aime

toothless

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