Le chef d'oeuvre inconnu

Dans la série "album inconnu ou maudit d'un grand groupe méprisé", je demande "Draw The Line".

Aerosmith EST un grand groupe et cet album le prouve, si besoin était. Alors certes après les années 1970, tout n'a pas toujours été rose pour le groupe américain qui a quand même pondu des daubes immondes et des ballades sirupeuses et tellement éloignées de ce qui fait le sel de leur musique qu'on se demandait bien s'il y avait encore quelque chose à sauver. Résultat, une image désastreuse auprès des néophytes exigeants qui ne connaîtraient pas les chefs d'oeuvre des débuts. Et au tournant du groupe vers le relatif anonymat des années 1980 se trouve "Draw The Line", album souvent oublié ou méconnu de nos jours.

Je tombe dessus par hasard chez mon disquaire - promo et CD - et la pochette me fait marrer. Je lui demande si c’est du bon (preuve de la méfiance que m'inspire ce groupe alors que je vénère certains de leurs disques). Le disquaire se marre, ouvre le disque et le balance. "Draw the Line" démarre et en 20 secondes je suis sur le cul. J'achète, j'écoute, je kiffe. Pour faire simple, Aerosmith joue sur ce disque comme si rien n'avait eu lieu avant, comme si c'était là un premier album ou, mieux, une jam session captée à la volée.

Une bande de potes dans un garage qui joue du bon gros rock à l'ancienne, bien sale, qui fout la pêche, où tout le monde se lâche et s'éclate, voilà le programme de "Draw The Line". Alors oui, il n'a pas la classe et la rigueur des deux chefs d'oeuvre "Rocks" et "Toys in the Attic", mais putain, qu'est ce que c'est bon !

Alors moi je dis, foncez, à fond les ballons. Un disque pour rouler en bagnole ou danser seul chez soi. Yeah baby.