Drama
7.1
Drama

Album de Yes (1980)


Attention, Jeu :
Qu'est-ce qui fait le son de Depeche Mode ?
la voix de Dave Gahan
Qu'est-ce qui fait le son de The Cure ?
les gémissements de Robert Smith
Plus compliqué :
Qu'est-ce qui fait le son de King Crimson ?
Greg Lake ?
Non, faux.
John Wetton ?
Non, faux.
Adrian Belew ? Non, toujours faux.
La guitare de Robert Fripp
Qu'est-ce qui fait le son de Led Zeppelin ?
Robert Plant avec n'importe quel motif arabisant
Qu'est-ce qui fait le son de Genesis ?
les costumes de Peter Gabriel ? Non, Tony Banks
Qu'est-ce qui faisait le son de Marillion ?
facile, Genesis
Qu'est-ce qui fait maintenant le son de Marillion ?
depuis Hogarth, Marillion
Qu'est-ce qui faisait le son de Pink Floyd ?
n'importe quel synthé modulaire
Qu'est-ce qui fait le son de Massive Attack ?
sa collection de samples
Qu'est-ce qui fait le son de Daft Punk ?
sa collection de disques funk des années 70, et un vocoder
Qu'est-ce qui fait le son de Mireille Matthieu ?
on ne sait toujours pas...
en fait si : son trémolo déraisonnable
Qu'est-ce qui faisait le son de ABWH ?
et bien Yes, mais ils n'avaient pas le droit de le dire



Et qu'est-ce qui fait le son de Yes ?
Jon Anderson



Question subsidiaire :
et qu'est-ce qui fait le son de Jon Anderson ?
et bien...Jon Anderson




Drama...ou l'album des Buggles.



38 ans après, j'ai toujours du mal à me faire à l'idée que c'est un album de Yes, vois-tu.
C'est un album auquel je n'arrive pas à m'intéresser, malgré ses qualités évidentes.


Les points forts :
la production de Trevor Horn et les sections rythmiques, notamment la basse de Squire
Les points faibles :
la voix de Trevor Horn, et les chansons


Machine messiah : La production est excellente, ce titre fonctionne très bien. C'est rock et heavy, les synthés sont par moment kitsch, la section rythmique est impressionnante, mais personnellement, je ne comprends pas où ils veulent en venir...


White car : très difficile d'entendre cette voix de chat coincé dans les aigus.
La version bonus (tracking session) est beaucoup plus émouvante, et la voix passe vraiment mieux.


Does it really happen : savais-tu qu'il existe une démo de ce titre avec Jon Anderson ? (bonus de Tormato) Personnellement, je trouve la mélodie synthé naïve, par contre l'utilisation de l'orgue rappelle le premier Yes, et le couplet et son bloc d'accords me rappelle Siberian Khatru. Et l'utilisation du xylophone en mode rythmique est intéressant et inhabituel chez "Yes".


Into the lens : magnifique introduction rythmique, et l' émotion est au rendez-vous. "I am a camera", du pur Buggles, en mode tube, malgré ses 8 minutes. Les passages aérés évoquent le rêve. Squire est bien énervé à la basse. C'est LE titre le plus touchant de cet album, même s'il s'étire un peu sur la longueur. Bon, I am a camera, ok, et moi j'suis un balai : ce n'est pas les paroles les plus touchantes que j'ai entendu chez Yes, mais le final est harmoniquement prenant.


Run through the light :
La voix est difficile dans les aigus. Le couplet est séduisant, mais le refrain est très faible. C'est une chanson qui donne l'impression de ne pas être encore finie. A noter le son fretless à la basse, pas très conventionnel chez Squire, et pour cause, car c'est Horn qui joue. Bon au final, quelqu'un comprend-il cette chanson ? Moi, pas.
La version single dans les bonus est beaucoup plus réussie, même si au final, cela m'évoque les Buggles qui ont absorbé complètement Yes. C'est la version qu'ils auraient dû laisser sur l'album.


Tempus fugit : la chanson où ils se citent "yes years !", avec cette superbe ligne de basse passionnante, et ce couplet à deux voix très dynamique. Le titre est puissant et rythmiquement intéressant. Par contre la voix de Horn ne passionne pas vraiment, et sur tout un album, cela plombe mon attention, vois-tu.


Les bonus :
...ce à quoi on a échappé, ou presque :
Have we really got to go through this ? : et bien on se pose la question...


Song n°4 : on dirait la section rythmique de The Cure, "Lullaby", fascinant. Dommage qu'ils n'aient pas développé ce titre. Du Yes en mode new-wave, cela aurait été intéressant. Ils auraient changé le nom : No ! Ils auraient déclaré qu'ils n'en pouvaient plus de ces paroles de hippies... et qu'ils se lançaient dans le mouvement Cold...quoi, on peut toujours rêver, non ?
Malgré tout, "Song" s'étire sur 7 minutes un peu comme un coq sans tête, sans trop savoir où aller.


Dancing through the light : avec l'utilisation du vocoder, ils étaient en possession du premier titre de Daft Punk, avant l'heure ! C'est peut-être la direction qu'ils auraient dû prendre, avec un son plus abstrait, plus '80, un peu bizarre. Intéressant document.


Golden age : bienvenue dans le générique de "Champs Elysées", en introduction.



Puis, O divine surprise, j'entend la voix de mon maître : Jon Anderson !



Du miel à nos oreilles... même lorsque le titre est moyen, cette voix transporte, mon esprit s'éveille. C'est la bonne surprise de ces bonus !
Par contre le retour du thème "champs Elysées" donne des idées de suicide...ont-ils trop regardé l'émission de télévision française précitée ?


In the tower : autre titre avec Jon Anderson. Décidément, j'avais complètement oublié ces bonus... ici nous avons droit à un Lament. On dirait un titre créé parce que quelqu'un serait décédé. Curieux. On sent l'influence Bach. J'imagine que c'est Wakeman aux claviers. Même dark, avec Jon Anderson au chant, cela sonne malgré tout comme du Yes...


Friend of a friend : cette chanson a atterri sur l'album Vangelis / Anderson (my friend of Cairo ?). On comprend cependant pourquoi les sessions à Paris ont été infructueuses, et qu'ils se soient séparés. Il n'y a plus vraiment de cohésion, ni de direction. C'est le bout du bout du bout, et il était temps qu'ils voient un peu ailleurs...Malgré tout, cette démo me séduit, et c'est toujours un rafraîchissement d'entendre la voix d'Anderson.



Un album de transition



Dommage que Seven songs n'ait pas été un titre de Yes (paru sur l'album solo de Anderson). Ils auraient eu là un titre magnifique, et peut-être auraient-ils eu une meilleure direction à Paris. Mais c'est ainsi. C'est la vie. Si tu réfléchis un peu, tous ces changements de line-up auront été bénéfiques. Trois ans plus tard, ils avaient leur hit planétaire et ils traversaient les années 80 en assurant leurs vieux jours. Au fond, je vois plus cet album comme un album transitoire, où ils essayent de nouvelles choses. C'est plus compact, plus dense, et cependant ils sont encore trop complaisants avec leurs structures musicales inutilement tarabiscotées. Et chose drôle, Eddie Offord était encore, à l'origine, à la production, mais il est parti au milieu dans d'étranges circonstances. Cela ne faisait que la 3ième fois qu'il ne restait pas jusqu'au bout...Going for the one, Tormato, et maintenant Drama. Il était devenu l'ombre du génial producteur qu'il avait été. Et on peut noter la présence de l'ingénieur Hugh Padgam, le futur et génial producteur de Peter Gab, Phil Collins et Genesis, où on entend clairement sa marque de fabrique dans la version single de Run through the light, à la caisse claire...


Note to self : c'est fou comment l'ajout de bonus sur un album peut encore plus te ruiner un album...parce qu'on perd toute cohérence, même s'il y a quelques version que j'aurais finalement préféré dans la version finalisée de Drama.
Mon lecteur Winamp corrigera cela...


Non, oubliez cet album...


Titres : Into the lens

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le 13 juin 2018

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