Un album qui explose les frontières musicales !

Préparez vous à botter des culs tout en sortant vos mouchoirs : Dissociation annonce la séparation de The Dillinger Escape Plan. Entre l’excitation d’un nouvel album et la tristesse d’un adieu, le sentiment qui se dégage autour de la sortie de Dissociation a de quoi rendre confus. Une séparation choc annoncée par Ben Weinman (guitariste et grand manitou du groupe) en août 2016. Après 20 ans d’existence, le groupe du New Jersey vient de lâcher son album le plus représentatif dans la nature (c’est pas moi que le dit). Avec leur math-core toujours aussi haletant, The Dillinger Escape Plan virevolte et se promène à travers une multitude de genres musicaux, en passant par le jazz, le rock progressif et la musique électronique. Un adieu fracassant, à l’image de la pochette de l’album, qui ne peut nourrir que des regrets.


10 000 km/h.


Accrochez-vous, la musique de Dillinger Escape Plan va vite, très vite. Si vous n’êtes pas familier avec les rythmes supersoniques et le chant sauvage et survolté, l’écoute de cet album va s’avérer être un sacré défi ! Dès le premier morceau , « Limerent Death », la brutalité du groupe est mise en exergue. Une brutalité qui s’allie avec une époustouflante folie. Le morceau part dans tous les sens et surprend à chaque instant, pour finir dans un torrent de violence dirigé par le chant de Greg Puciato, qui ne s’embarrasse plus d’articuler les paroles. Une fureur qui met en avant des textes désespérés : « I gave you everthing you wanted, you were everything to me ».


Un album qui explose les frontières musicales !


Les membres de The Dillinger Escape plan savent tout faire, et bien ! Inclure du jazz en pleine course math-core ? Pas de problèmes, ils nous envoient « Low Feels Blvd » dans les dents, sans préavis. Un changement de style qui fonctionne à merveille qui donne une tout autre ampleur au morceau. Le groupe est plein de surprises mais, que dire quand le groupe s’essaye à copier la musique d’Aphex Twin sur « Fugue » ? Le morceau réussi à passer au delà de l’effet de surprise et de s’inscrire parfaitement dans la continuité de l’oeuvre de The Dillinger Escape Plan. « Fugue » est tout aussi épileptique que la majorité des titres du groupe, les guitares en moins.


Rest In Peace


Le groupe parvient tout de même à créer de magnifiques moments d’accalmie à l’image du pont de « Nothing To Forget ». Le groupe sort les violons, ça y est, ça sent la fin. Le chant s’adoucit et les guitares se relâchent, seule la batterie continue dans la complexité. Un batterie qui finira par ramener le reste du groupe pour un dernier moment de heavy rock. Ce n’est pourtant pas le dernier souffle du groupe, il reste un morceau : « Dissociation ». Plus de guitares, plus de basse. Greg Puciato est seul, accompagné de violons, d’une boite a rythme, de synthétiseurs et d’une batterie. Les derniers mots ont de quoi faire frissonner : « finding a way to die alone ». La larmichette n’est pas loin, ce qui parait fou pour un album de The Dillinger Escape Plan.


Le quintet le plus fou de ces dernières années éteint donc son flambeau sur une ambiance lourde et crépusculaire. La fin d’un groupe qui a mis toute son énergie dans sa musique, au plus grand bonheur des fans. Un groupe qui a impressionné par son hyperactivité scénique et par sa dextérité technique. Un groupe qui a le courage de partir avant de ne plus savoir quoi créer. Une franchise et une honnêteté qui est souvent rare dans les industries culturelles. En espérant qu’ils ne nous feront pas le coup du « retour », ce qui enlèverait énormément de symbolique à cet album.


Ne pleurez pas trop vite, car Ben Weinman n’a quant à lui pas finit ses aventures musicales ! À l’initiative du supergroupe Giraffe Tongue Orchestra, il a encore quelques riffs démentiels sous le bras. La critique de leur premier album est d’ailleurs disponible sur le blog.


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Valentin_Lalbia
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le 19 oct. 2016

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