Disintegration
8.1
Disintegration

Album de The Cure (1989)

You make me feel like I am clean again

Après 3 albums relativement pop/new-wave, The Cure livre un de ses fleurons, Disintegration. Considéré par beaucoup comme l'oeuvre la plus aboutie du groupe anglais, il reste assez unique dans la discographie de celui-ci. En effet, même si ce n'est pas le seul disque déprimant de la bande à Robert Smith (Faith, Seventeen Seconds et surtout Pornography), c'est le plus romantique, et peut-être le plus "progressif" (ça me fait un peu bizarre d'utiliser ce terme pour The Cure).

Chaque morceau a un thème extrêmement puissant la plupart du temps exploité pendant toute sa durée, avec bien sûr de nombreuses variations. Les titres commencent souvent avec peu d'instruments, et au fil des secondes, ils viennent se caler, et l'ambiance se crée. Et ensuite seulement arrive le chant. Ainsi, la majorité des morceaux contiennent une intro d'une minute voire plus (3 minutes sans chant au début de "Plainsong") et pourtant on ne s'en lasse pas avec les écoutes. Pourquoi ? Parce que lesdits thèmes sont assez recherchés et vraiment marquants, donnant à chaque morceau une personnalité et une identité bien propres, et on peut ainsi tout de suite placer une émotion ou une atmosphère pour chacun de ces titres. Et malgré tout ça, l'album est d'une rare cohérence.

Pornography et consorts étaient très frontaux et sonnaient comme une brutale spirale de désespoir, terrassante de noirceur. Ici, l'ensemble est bien plus mélancolique, doux, et surtout romantique. L'amour n'était pas vraiment abordé dans les autres disques tristes du groupe, alors que c'est le thème principal de Disintegration. Les paroles sont déprimantes, certes, mais ne traduisent plus cette immuable soif de violence qui faisait la force de Pornography. On dirait un peu le journal intime d'un homme pas très bien dans sa peau, un peu "loser" et profondément mélancolique, nostalgique. Ajoutez à cela une production très froide, très 80's sans pour autant tomber dans la pure Pop, qui correspond à merveille aux instrumentations toujours aussi glacées que dans les grandes années de la formation.

Comme une sorte d'évolution de la première période curienne, Disintegration est plus long, plus travaillé, plus en douceur, mais rappelle inévitablement les heures les plus sombres d'un groupe aussi culte que génial. De plus, c'est également un très bon point de départ pour les novices qui souhaiteraient s'aventurer (et c'est une très bonne chose) dans l'épineuse discographie caméléon de Robert Smith & Friends. Un album intemporel quoi.
toothless
9
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Créée

le 12 sept. 2014

Modifiée

le 12 sept. 2014

Critique lue 645 fois

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