Sur le plan musical, j'ai toujours considéré Pink Floyd comme l'aboutissement extrême de l'excellence en matière musicale dite "yé-yé". La perfection qui récompense l'expérience accumulée au fil des tournées des musiciens (souvent auteurs et chanteurs) du groupe, et Dieu sait si, de galère en galère, cette dextérité musicale frôle le paradis des sons !
...et c'est un musicien qui vous le dit... Quand les Pink se produisirent au stadium de Villeneuve d'Ascq (près de Lille, dans le nord de la France) on entendait la musique du groupe, ses basses et ses batteries à des kilomètres à la ronde...Pas besoin de payer son ticket d'entrée, d'ailleurs c'était plein !
Flash-back raccourci de l'évolution musicale depuis la seconde guerre mondiale :
...au lendemain de la seconde guerre mondiale, les enfant du baby-boom (nés après la guerre 1939/1945) grandissent au son nasillard et crachotant du 78 tours lus par des phonographes aux moteurs à ressort remontés à la manivelle, et sa cohorte d'anciens chanteurs, souvent d'opéra, accompagnés d'orchestres classiques... bien que l'accordéon commence à s'imposer. Le jazz puis le rock vont naître ensuite ou entretemps aux US..
Avec cette évolution vont naître deux de ses composantes ou déclinaisons : le rock et le slow...
Comme disait un de mes amis tenant un dancing : on offre aux jeunes deux ou trois rocks pour qu'ils s'éclatent avant de venir dégoulinants de sueur se désaltérer au bar...
Puis, pour qu'ils reprennent des forces, on leur met des slows facteurs de seunsualité, avant de repartir dans des rythmes endiablés ! Et re-picoler... C''était la règle des 3 x 3. Sans drogue...
Trois rocks, trois slows, trois rocks (et ainsi de suite) Le disc-jockey est né à cette époque là sans trop en avoir la notoriété actuelle...Dans la coulisse...
Le twist n'est qu'une variante de rock avec cette particularité qu'à la différence du rock se dansant à deux, le twist avait donné naissance au hula-hoop consistant en une danse en mode solo consistant à se déhancher en faisant balancer" le croupion" de gauche à droite...Très gym... et peu sensitif.
Dans le même temps, les accordéons commençaient à se faire une place au musée Grévin pour disparaître en même temps que les bals-musette, et les violons des dancings classiques et de leur orchestre à cordes et trompettes disparaissaient eux aussi progressivement, au profit de nouvelles sonorités...
La guitare électrique était devenue le fer de lance d'une nouvelle forme de musique dite sixtie, et à l'image des Beatles, Rolliing-Stones, Hoolies (mon préféré) et autres groupes d'outre-atlantique se formaient de petits orchestres composés à minima d'une guitare solo, une d'accompagnement, une guitare basse, cette dernière offrant bien plus de richesse de spectre sonore qu'une contrebasse classique, et d'un ensemble de percussions. Puis sont venu les orgues électroniques, synthétiseurs enrichissant toujours la musique....
Avec ou sans chanteur... C'est ainsi que Cliff Richard fut d'abord le chanteur des Shadows avant que l'ensemble musical ne vole de ses propres ailes et soit immortalisé avec son célèbre tube "Apache"...
(Entre autres)
Ces guitares, sans caisse de résonnace, ne pouvaient produire un son qu'au travers de micro-boutons sous les cordes, lesquels tranmettaient leurs vibrations à un amplificateur de sonorisation puis vers des baffles... (haut-parleurs et leur caisson)
Les guitares pouvaient enrichir leurs possibilités à l'aide de vibratos, petits leviers annexes jouant sur la tension des cordes, et rendant le son évolutif, et de boutons (potentiomètres) réglant volume, coloration du son, à même la guitare.
Entre la guitare et l'ampli, on pouvait aussi insérer des variations de sons comme "écho", "distorsion", "réverbération",. 'effet wa-wa" et autres artifices permettant de colorer le son à son gré, contrairement à la guitare classique.
Sur notre continent, le déferlement de cette nouvelle vague de musique a dû beaucoup à l'Angleterre... La BBC enracinée dans ses vieux standards et ne prétendant pas passer de la "musique de fous" à l'antenne, ce furent des radios pirates qui prirent le relais.La plupart émettaient depuis les eaux internationales pour échapper à la législation sur le monopole de la radio nationale (l'équivalent de notre RTF et France Inter) à bord de bateaux pourris inaptes à la navigation (Le plus célèbre fut Radio Caroline) soit depuis des ilets (Radio City) Il y eut Radio London, Radio-City...
et même un Radio Luxembourg qui émit le soir en anglais des programmes "yé-yé" du nom d'un mot revenant comme un leitmotiv dans certaines chansons en anglais : yeah !)
Les disquaires français à la suite des américains et anglais flairèrent vite l'odeur de l'or quand naquit le disque vinyl succédant avantageusement au disque 78 toursde grand-papa.
Lequel était très fragile (le disque, pas grand-papa) : tombé par terre il explosait.
De plus, il était encombrant et lourd, on ne pouvait y enregistrer qu'une chanson par face. Enfin, le résultat sonore "cracouillard" était consternant puisque fonctionnant sans autre amlplification qu'un système proche des porte-voix...

Le disque vinyle lui, était enregistré en 45 tours/ minutes en petit format, presque incassable, avec un gros trou central lui permettant la lecture automatique par un juke-box... Un microsillon succédait à, l'ancien. Ce dernier succédait à un gros creux dans la cire llu par des aiguilles métalliques s'usant rapidement car porté par un bras de lecture très lourd. .
Les nouveaux étaient ultra-légers, anti-skating, et terminés par un saphir ou ersatz de diamant supportant une tête piézo-électrique ou magnétique qui décryptait le disque. Compte-tenu de la faible énergie électrique qu'elle engrangeait, cette tête devait être reliée à un amplificateur à lampes (puis à transistors) dérivées du matériel de guerre !
Le son amplifié était transmis à un haut-parleur, lequel prenait parfois place sur le couvercle du tourne-disques, parfois "dégondable". C'est à dire détachable pour être posé sur un clou au mur comme les populaires Teppaz. Le progrès faisait qu'avec la stéréophonie, le son retransmis était proche de la réalité de l'enregistrement ce qui leur valait parfois le label "hi-fi" (high fidelity)
C'est le chef d'orchestre Barclay qui de retour des US importa chez nous ce microsillon et créa la marque de disques à son nom qui lui valut d'être milliardaire.
Les "chaussettes noires", (entre autres groupes musicaux) emmenés par Eddy Mitchell enregistrèrent et furent créés sous cette marque, pour promouvoir la marque Stemm... Mais il y avait aussi les Chats sauvages, les Fantômes, et de nombreux autres sous d'autre marques concurrentes...
Comme la BBC, les radios d'Etat boudaient cette musique de teen-agers en France ce qui fit les beaux jours d'Europe un, de son émission "Salut les Copains", plus timidement Radio Luxembourg.
Chanteurs yé-yé et groupes étaient lancés sur le marche du disque comme des produits de lessive, avant de tomber bien souvent dans l'oubli.
Un de ceux ayant résisté à l'épreuve du temps fut Johnny Hallyday grâce à l'entourage de ses imprésarios.... Tous les vieux crooners d'avant-guerre disparurent des ondes et seuls quelques chanteurs "ancienne mode" purent co-exister avec la nouvelle vague comme Brassens, Brel, Ferré, Maertens, dont Barclay disait ; "plus aucune marque de disques ne signerait de contrat avec eux de nos jours."..
Pardon pour tous ces préliminaires mais ils étaient nécessaires pour situer le contexte dans lequel est né le groupe des Pink-Floyd sublimant progressivement la modernité de composition musicale de groupes tels que les Beach-Boys, eux aussi existant grâce à un génie de la composition musicale qu'était Brian Wilson. Mais aussi le groupe des Bee-Gees, trois frères semblant nés pour faire de la musique, et précurseurs des Pink-Floyd en plus vocaux...
Le fondateur de ces derniers, Roger Waters, autre génie de la composition musicale, sut tirer parti de toute la richesse instrumentale et de leurs progrès techniques en matière d'instruments. Roger Waters fut le plus souvent entouré de David Gilmour, Richard Wright aux claviers (1943-2008) et Nick Mason, batteur.. Je me limite car la composition du groupe varia beaucoup et je m'en tiens à ceux que je considère comme piliers de Pink Floyd.
Et tous sauf Waters, sont présents dans ce live "Delicate Sound of Thunder" diffusé de temps en temps sur Arte, réalisé par Wayne Isham en 1989 à partir d'enregistrements au Nassau Coliseum de Long Island (US) du 19 au 23 août 1988. Jugez du peu : pas moins de 27 caméras !
Le fondateur et bassiste Waters a déjà été évincé du groupe : trop de querelles de personnalité,
trop d'emprise de Waters...
La co-existence de musiciens dans les groupes et leur pérennité intégrale de musiciens a toujours été la quadrature du cercle. Par contre, le départ consenti du fondateur s'assortit d'une compensation de 50% sur les bénéfices engendrés sur les droits à venirbsous le vocable "Pink Floyd" clause qui n'a jamais été dénoncée...Et mentionnée dans l'édition 2019.
Le trio qu'on voit dans ce concert enregistré en public cède beaucoup trop à mon goût aux gadgets, tels ces jeux de lumière, de lasers, ocensés sublimer la musique, mais qui m'agacent.
Tout comme ces flammes de briquets.
On sent que le trio d'anciens se connaît par coeur : d'un simple regard ils se comprennent...
Des virtuoses de la guitare, des claviers, des percussions.... C'est du grand art,quand on connaît l'évolution de cette musique dont les racines proviennent du "yé-yé", et satisfait autant les enfants du baby-boom devenus adultes, que leur progéniture...
Les musiciens ayant un peu vieilli semblent faire corps avec leur instrument et paraissent très contents d'eux ... si j'en crois les sourires qu'ils affichent en fin de concert, et qui affichent leur jouissance d'avoir séduit la foule !
Je parlais d'instruments : dans un des titres, Gilmour est assis face à un curieux intrument sur pieds à la façon d'un piano , mais au clavier substitué par un manche de guitare à cordes sur lequel il fait glisser un mini-archet permettant un son continu ascendant ou descendant des notes à la façon d'une guitare hawaïenne...
Si quelqu'un pouvait me tuyauter sur le nom de cet instrument...
Il y a aussi dans ce concert un vieux "truc' des années soixante : doubler certains musiciens : il y a ici deux claviers, deux batteurs... Sans compter les guitaristes, et on a droit un solo endiablé de saxophoniste aux cheveux très longs s'emmêlant dans les touches......
On voit aussi en avant-plan de la scène celles dont on ne parle jamais ou si peu : les choristes.
Les trois nous livrent elles aussi les délices d'une superbe démonstration de leurs possibilités voocales ahurissantes, frôlant les ultra-sons, c'est à dire les limites de fréquences perceptibles par l'oreille humaine.
Sans elles, cette harmonie de notes ne serait pas la même et chacune peut y aller de son petit solo : elles ? Margaret Taylor, Duga McBrown, et Rachel Fury...
Bien sûr, des feux d'artifice jaillissent à la fin du spectacle... Mais le véritable feu de musique lui a duré 95 mn.
Wright disparu, ce ne sera désormais jamais plus la même chose. Déjà avec le départ de Waters...
Heureusement, il reste cette carte postale sonore exceptionnelle, et remastérisée en 2019 si j'en crois le générique ! De la pure gastronomie musicale, et apparemmment sans efforts. Mais combien aura-t-il fallu de répétitions pour harmoniser le trravail d'artistes aussi ambitieux de perfection ?
Ne ratez pas la prochaine rediffusion...(ça revient souvent)
Arte le 28.12.2021-

270345
10
Écrit par

Cet utilisateur l'a également mis dans ses coups de cœur.

Créée

le 7 févr. 2022

Critique lue 100 fois

1 j'aime

5 commentaires

270345

Écrit par

Critique lue 100 fois

1
5

D'autres avis sur Delicate Sound of Thunder (Live)

Delicate Sound of Thunder (Live)
Polyte
10

A écouter par pure gourmandise !

Que des bons titres, même si les puristes diront qu'il en manque pas mal, mais bordel, tous repris d'une main de maitre ! Chaque version live de chaque morceau le surpasse; et ce, pour nos plus beaux...

le 1 oct. 2015

2 j'aime

Delicate Sound of Thunder (Live)
270345
10

La musique électronique au sommet de son art...

Sur le plan musical, j'ai toujours considéré Pink Floyd comme l'aboutissement extrême de l'excellence en matière musicale dite "yé-yé". La perfection qui récompense l'expérience accumulée au fil des...

le 7 févr. 2022

1 j'aime

5

Delicate Sound of Thunder (Live)
cape5555
10

Pourquoi un album live

Pourquoi un album live ? Réécouter les meilleures musiques de tous les temps et les redécouvrir. Si les versions studios de ce petit groupe anglais peu connues sont déjà fantasmagorique, redécouvrir...

le 12 janv. 2023

Du même critique

Gorge Profonde - Quand le porno est sorti du ghetto
270345
2

Tu te laves toi après avoir fait l'amour ? Ben oui, pourquoi ? (suite ci-après)

Tu te laves toi après avoir fait l'amour ? Ben oui, pourquoi ? (suite ci-après Ben parce que tu devrais baiser plus souvent !Ce film commente deux choses : la sortie du film "Gorge Profonde" en...

le 19 août 2022

8 j'aime

13

La Baule-les-Pins
270345
3

La Baule ? Sans le punching !

La Baule ? Sans le punching !La réalisatrice et aussi co-scénariste (ça fait déjà beaucoup !) avait très mal vécu jadis le divorce de ses parents quand elle avait douze ans... De là à faire de...

le 20 janv. 2021

8 j'aime

13

Nell
270345
8

La femme, même sauvageonne, sera toujour un sujet sur lequel j'aime m'étendre...

Malgré toutes mes recherches, je n'ai pas réussi à savoir pourquoi ce si beau film avait été affublé d'un titre aussi neuneu ! C'est même la seule chose ratée dans cette oeuvre ! Certes, l'histoire...

le 21 déc. 2019

8 j'aime