Dehumanizer
6.4
Dehumanizer

Album de Black Sabbath (1992)

10 ans qu'on l'attendais, 10 ans qu'on finissait par croire que la bande (changeante) à Iommi ne serait plus capable de grand chose, 10 ans depuis le grand Mob Rules, 10 ans qu'on s'était farci des albums allant du très moyen (Headless Cross) au simplement catastrophique (Born again ou Seventh star).
Mais 10 ans après, voilà que Dio, qui a pourtant réussi à se faire un nom tout seul depuis son départ des Black Sab retrouve Geezer Butler et se disent que ça serai sympa de redonner aux BS un grand album. Le second se rabiboche donc avec Iommi alors que Dio rappelle son grand compère Vinny pour s'occuper de la batterie (Ward n'étant déjà pas chaud pour redonner une vraie vie aux Black Sab sans Ozzy).

L'album commence avec un titre très Black Sab : Computer God. Avec sa longue intro pour nous faire plonger dans l'album précédant des riffs lourdes d'Iommi qui ne font aucun doute sur le groupe qu'on est en train d'écouter, le tout avant que Dio commence par pousser sa voix et nous montrer qu'il n'a jamais aussi bien chanté (« Waiting for the revolution ») et que Geezer nous assure de sa présence avec une basse rapide et précise. Quand à Vinny, si sur Mob Rules il n'était pas toujours convaincant (surtout pour remplacer Bill Ward...), il a depuis ce dernier développé son jeu qui, s'il manquait cruellement de personnalité sur son premier essai avec les Black Sab, a une patte propre et reconnaissable sur cet album, un jeu fort et puissant.
Décidément, l'album commence au top et ça fait longtemps qu'on avait pas entendu cela.
Suit ce premier titre un, un second plus lent, plus léger, avant d'entamer l'énorme TV Crimes, Iommi et Geezer y donnent tout, le morceau est énorme et les paroles très critique, à mille lieues des préjugés du métal, nous rappellent les meilleures paroles du groupe (pensons à Killing yourself to live). C'est sûr, c'est certain, Black Sabbath is back.
Après cela, un second petit morceau plus tranquille pour nous calmer un peu avant d'entamer Master of insanity où Geezer donne tout ce qu'il a et nous gratifie de solos fabuleux. L'album continue ainsi jusqu'à Burried Alive qui clôt l'album en laissant Vinny se déchainer sur ses fûts et nous montrer ce qu'il a dans les bras en accompagnant coup sur coup un Dio lachant sa voix entrecoupé d'un Iommi nous sortant ses 3 ulitmes solos de l'album, de ceux là dont il a le secret. Le groupe donne donc tout jusqu'à un bouquet final un peu court mais ô combien joussif.
Évoquons tout de même Geoff Nicholls qui derrière ses claviers est parfait. Pas envahissant comme sur les albums précédents, il appui à merveille les solos d'Iommi (voir l'intro d'I). Quand au mixage, voilà surement l'album des Black Sab le mieux mixé depuis Sabbath bloody Sabbath ; les conflits entre Dio-Vinny, Geezer et Iommi font que, sur cette album, Iommi n'écrase pas les autres musiciens, la voix de Dio se fait entendre comme la batterie de Vinny et la basse de Geezer, les conflits durant l'enregistrement semblent donc avoir été plus que bénéfique, tout comme l'expérience acquise (ensemble d'ailleurs) par Dio-Vinny, le tout pour nous sortir un son parfaitement équilibré.

De grandes compos, de superbes solos et des textes au top pour un album au rythme équilibré grâce à une tracklist idéale.

Sans aucun doute le meilleur Black Sab depuis Mob Rules et, en prenant compte du mixage, depuis Sabotage. Un album qui n'a pas vieilli d'un chouilla et dont il est bien difficile de se lasser.
MacNiaque
9
Écrit par

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le 28 juin 2012

Critique lue 429 fois

5 j'aime

MacNiaque

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