Ce que j'aime chez ce bon vieux Devin Townsend, c'est que c'est un mec honnête et que, par conséquent, il sortira toujours des albums honnêtes. Je ne le vois pas essayer d'arnaquer son public en sortant sans cesse la même chose jusqu'à l'épuisement total du filon. Townsend fait ce qu'il aime et c'est en cela qu'il est parfois déconcertant. Qui serait assez fou pour cracher sur celui qui aime se renouveler ?

        C'est donc pour cela que je plaide coupable. Il fallait bien, un jour, que je tombe sur un disque du Canadien qui ne me plaise pas. J'avais aimé le rock planant de "Ki" et m'étais extasié sur "Addicted" jusqu'à plus soif, mais ce troisième album de la saga du Devin Townsend Project m'a déçu.
        On s'attendait à un truc bordélique, vu la pochette et contre tout attente, c'est le cas. Les instruments cavalent et s'arrêtent, reprennent leurs souffles et repartent de plus belle... Encore un disque inclassable, on devrait carrément créer l'appellation de "Townsend Metal".

        La première écoute m'avait déjà bien refroidi, mais on m'avait prévenu : "Mec, c'est un disque qui s'apprécient au fil des écoutes vu la densité du truc", qu'on m'avait dit. Mais je n'y arrive pas. Je n'y arrive plus. Parfois, il me colle même des migraines, il me déconstruit le cerveau pour le faire fondre. On alterne entre bons titres qui partent tous les sens ("Juular", "Planet Of The Apes"), mauvais titres qui partent dans tous les sens ("Pandemic"...) et juste un excellent titre à mon goût, le long "The Mighty Masturbator"...

        Mais je suis quand même bien content que ce disque existe. Il prouve que Devin Townsend reste fidèle à lui-même, quitte à prendre des risques avec certains fans (comme moi). D'ailleurs, je ne suis pas masochiste, mais je ne serai pas mécontent de le voir ressortir quelque chose de similaire. Et qui sait ? Peut-être même que j'aimerai.
Yoth
5
Écrit par

Créée

le 15 août 2012

Modifiée

le 15 août 2012

Critique lue 367 fois

9 j'aime

1 commentaire

Yoth

Écrit par

Critique lue 367 fois

9
1

D'autres avis sur Deconstruction

Deconstruction
gregou
10

Le Colossal Masturbateur

Chef d'œuvre de la carrière d'un des génies les plus prolifiques du metal moderne, ce Deconstruction est la démonstration définitive du savoir faire incontestable de ce grand malade de Devin. C'est...

le 26 déc. 2011

7 j'aime

2

Deconstruction
toothless
7

DTP - Chapitre 3

Il est 2h04 du matin. Suite de cette excursion sans plus attendre. Attention, on s'attaque à un gros morceau là. Parmi les quatre albums de la tétralogie (ou quadrilogie, c'est comme vous voulez),...

le 15 févr. 2014

3 j'aime

Deconstruction
Nyrnaeh
9

Critique de Deconstruction par Nyrnaeh

Deconstruction est un album qui ne fait pas de concessions. Complètement fou, grandiloquent, démesuré, il tranche dans le vif et ne laisse aucun répit à l'auditeur qui pourra, peut-être, trouver que...

le 27 mai 2012

3 j'aime

Du même critique

Evil Dead
Yoth
8

De la pâte à modeler en Stop Motion ?

Je n'étais pas encore né à l'aube des années 80, ce qui me laissera sans doute quelques regrets épars, mais je peux me permettre d'imaginer quels étaient les rapports entre les films...

Par

le 29 oct. 2011

44 j'aime

2

Moon Safari
Yoth
9

De la bonne utilisation du vocoder

La première écoute de "Moon Safari" fut pour moi le moment de réaliser qu'il ne faut jamais s'arrêter aux apparences. Ici, c'est le côté bobo qui suintait de ce groupe que je fuyais comme la...

Par

le 24 déc. 2011

37 j'aime

2

Geogaddi
Yoth
9

Red Hexagon Sun

        Ceux qui avaient reproché à « Music Has the Right to Children » d’être trop froid ou dénué d’émotions ont dû renoncer à partir de celui-là. Impossible de se fier à sa pochette rougeoyante et...

Par

le 6 févr. 2014

36 j'aime

2