Days Before Rodeo
7.5
Days Before Rodeo

Mixtape Street de Travis Scott (2014)

Hormis quelques aficionados du côté brutal et épileptique du Travis Scott de Owl Pharaoh, son premier EP très prometteur côtoyant déjà succès et popularité avec des invités comme Meek Mill, Asap ferg ou encore 2 Chainz, nous avons là sûrement le plus gros succès critique de Travis Scott avec sa mixtape DAYS BEFORE RODEO, alors l’attente était elle vraiment si insoutenable que sa où est ce que cette mixtape est elle enfaite LA pièce maîtresse du rappeur Texan? C’est en 2014 que La Flame continue sa lancer fulgurante et reviens 1 ans après le controversé Owl Pharah avec cette mixtape en attendant son 1er album qui lui se chargera de conquérir les charts et festivals mainstream...

Days Before Rodeo lance définitivement Travis sur le devant de la scène underground aux portes du succès commercial (le succès d'estime étant déjà présent). Hits et invités haut standing sont de sortie avec le premier succès planétaire du rappeur Texan Mamacita, la balade cloud Drugs You Should Try It et des invités devenus aujourd’hui en 2020 des stars mondiales (Metro Boomin, Young Thug, Big Sean ou encore Migos).
Bref, la rétrospective est faite, l'affiche est alléchante, la pochette donne envie (j'ai des gouts très particuliers je sais :) alors plongeons nous dans cette mixtape qui va vous rappeler vos nuits estivale les plus folles.

La tape commence par un réveil brutal et morbide sur fond d'un sample cynique accentué par des synthétiseurs graves nous plongeant dans un réveil difficile au côtés des macchabées d’un cimetière. Nous retrouvons alors un Travis efficace, pas forcément de prise de risque mais envoutant. Ses adlibs surgissants dès le milieu du morceaux mariés à une production clinique dans sa noirceur nous hypnotisent dans une spirale sale et violente venant clore le morceaux sur la boucle du sample d’introduction.
Vous et moi le savons, le ton est donné, sa va être brutal

Sans une seconde de répit, Mamacita s'incruste dans notre lecteur de piste avec des sirènes striées et distordues qui viens nous agresser les oreilles frénétiquement sur ce qui se vient de dresser comme le single confirmé du projet. Morceau réussi, banger efficace avec une mention spéciale au couplet du Young Thug survolant la prod avec une facilité et un calme assez déconcertant. Bonne prestation de Rich Homie Quan et Travis.

Arrive la frénésie du Quintana part 2. totalement détaché de la partie 1 présente sur Owl Pharaoh. La folie de Travis démarre avec un refrain d’un catchy poussé l’extrême dont les uniques Future et Young Thug on la recette. La chaleur insoutenable Texane se fait sentir, le seul moment de répit se trouve alors à la tombé de la nuit où les températures baissent, les vieux rentrent, les magasins rouvrent et où la vie peut alors recommencer.
Passage express chez l'épicier pour s'emparer de quelques bières, chips et bonbons. Un appel au dealer T.I qui vient livrer quelques herbes et médicament sous ordonnance et c'est parti ! La montée arrive...

Drugs You Should Try It est en 2020 le morceau le plus marquant de cette mixtape. Une voix distordue, une guitare arrangée et des adlibs tout droit sortis de Pluton (cf album de Future). Le morceau le plus influent du projet et voir de la carrière du rappeur. Considéré pour beaucoup comme un classique et le meilleur son du rappeur.
DYSTI représente l'apothéose des effets d'une drogue dont Travis à l'air maitrisé le secret de sa montée. Ce dernier met le doigt sur cette sensation tant attendue par ses consommateurs.

Arrive alors nouvelles mélodies entrainantes sur un magnifique sample des 1975 qui viens nous ouvrir la cage thoracique par un hymne de bravoure. Don't Play nous dévoile un Travis en plein trip, fou et arrogant ( les lives de se morceau en témoignent ). Big Sean vient alors driver de manière assez oubliable et remplaçable par un couplet que l’on aurait pue transposer sur beaucoup d’autres morceaux et par beaucoup d’autres artistes sans pour autant gâcher les morceau. -> Mention spéciale au clip appuyant sur cette ambiance Texane.
Mais qui dit montée dit aussi descente...

"le ciel va nous tomber sur la tête !". Skyfall démarre avec La Flame criant au SOS dans ce que l'on imagine être la fin de son trip avant de lâcher un couplet inattendue trap et autotuné avec de repartir dans sa redescente avec un refrain rempli de mélancolie et détresse. Young Thug est toujours aussi efficace et Metro lâche une prod à la hauteur de nos attentes.

Zombie, Sloppy Toppy et Basement Freestyle sont un peut le ventre mou du projet, restant bons et efficaces, ils restent en dessous par rapport aux autres morceaux surtout quand le meilleur son du projet pointe le bon de son nez au 10ème track.

Un sample de Marvin Gaye, une mélodie une fois de plus envoutante, un Travis alliant parfaitement refrain autotuné et couplets rappés. Backyard est un chef d'oeuvre qui ne laisse personne indifférent. Surement mon morceau préféré du rappeur voir du rap américain en règle générale. Au début vous le trouverez surement banale mais dans un premier temps c'est le sample qui vous ferra revenir, ensuite le refrain, puis la mélodie et c'est fini, vous êtes envoutés.

Grey clôture assez bien le projet, on retrouvent un La Flame lazy, la tempête est passé, une nouvelle journée et histoire commence avec un côté expérimentale sortant tout droit des sessions studios de Yeezus à la fin du titre nous laissant rassasier et hypé pour les futurs projet du rappeur et surtout du Rodéo dévoilé un peut plus d'un ans plus tard.

Vous l'aurez compris, DBR est l'un des seuls albums que j'ai perçu comme un film, je serait incapable de faire un top 10 de mes albums préférés mais une certitude y est, il en fait parti. Je le préfère à Rodeo qui fait un peut plus block-buster et dégageant moins d’ambiance que celui-ci. DBR est la réelle ode à Houston tant bien dans l’ambiance torride et étouffante que dans la pochette (lever ou couche de soleil ?) qui se veux la fin et le début d’une journée. DBR nous prend aux tripes comme un bon film de Scorcese et nous marque tant par ses défauts que par ses qualités. Ce n'est peut être pas un chef d'oeuvre mais c'est la pièce maîtresse d'un artiste qui est en train de marquer notre siècle qu'on le veuille ou non.
Il fait parti des rares album qui dès la première écoute est rentré dans la liste des albums que j'écouterai toute ma vie et je pense que sa notoriété et son impact ne sont qu'à leurs débuts (attendons seulement qu'il sorte sur les plateformes de streaming).

by Owlalex

Owlalex
9
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le 7 sept. 2020

Critique lue 969 fois

5 j'aime

Owlalex

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